20 Minutes (Lille)

Les sportifs courent les salles hors de la métropole

Economie Les salles de sport étant fermées dans la métropole lilloise, les pratiquant­s se ruent donc en Belgique ou dans le Pas-de-Calais voisin

- François Launay

Placée en zone alerte rouge renforcée, la métropole lilloise doit respecter des conditions strictes pour lutter contre le Covid. Parmi elles, la fermeture intégrale des salles de sports. De quoi frustrer des milliers de pratiquant­s dans le secteur. Sauf que la parade a été vite trouvée. Située à quelques encablures de la métropole lilloise, la Belgique n’est absolument par concernée par ce genre de mesures. Et depuis le 26 septembre, date à laquelle les salles ont fermé à Lille, on constate clairement un afflux de sportifs français de l’autre côté de la frontière. A Mouscron, commune limitrophe de Tourcoing où tout est fermé, la salle Universal Fitness n’avait jamais connu une telle affluence. «On a énormément de demandes. Il y a au moins une dizaine de personnes en plus par jour par rapport à d’habitude, se réjouit Deborah Devooght, gérante des lieux. Il y a même des gens qui ont pris des abonnement­s d’un mois tant ils pensent que ça va durer en France. C’est une aubaine pour nous. », En Belgique comme en France, le masque est obligatoir­e et il faut désinfecte­r les machines après chaque passage. Seule la distanciat­ion sociale change : elle est d’1 m 50 chez nos voisins, au lieu d’1 m dans l’Hexagone.

«Une belle connerie de l’Etat»

Mais il n’y a pas qu’à la frontière belge que les Lillois se replient. Si la métropole lilloise est en zone rouge renforcée, ce n’est pas le cas des autres arrondisse­ments du Nord et encore moins du départemen­t voisin du Pasde-Calais. Là-bas, les salles de sport sont toujours ouvertes. Mais l’afflux de Lillois commence à poser problème. Exemple à Carvin, située à une vingtaine de kilomètres de la capitale des Flandres. Habituée des lieux, Justine, une Carvinoise de 22 ans, ne met plus les pieds dans sa salle depuis une semaine «Il y a trop de monde. D’habitude, je réserve mon créneau un quart d’heure plus tôt. Mais depuis dix jours, c’est impossible, raconte l’étudiante. La salle est blindée au point que ça devient très moyen pour respecter les gestes barrière. »

Une surfréquen­tation qui ne fait que déplacer le problème, selon Giovanni Cubeddu, qui gère la salle Soleil Fitness à Carvin. « C’est une belle connerie de l’Etat. On ferme les salles dans le Nord et les gens viennent s’entraîner dans le Pas-de-Calais. Dans certains endroits, on se retrouve avec des salles surpeuplée­s. Les gens sont les uns sur les autres. Enlever d’un côté pour rebasculer de l’autre, ça ne sert à rien. Ce n’était vraiment pas une bonne chose de fermer les salles », estime le profession­nel.

Si autour de la métropole, certains se frottent les mains de cet afflux, à Lille des gérants de salle de sport commencent à mettre la clé sous la porte. Déjà fermées plus de deux mois pendant le confinemen­t, cette nouvelle interdicti­on a malheureus­ement déjà des airs de coups de grâce pour certains.

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A Lille, les restrictio­ns conduisent des salles à déposer le bilan.

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