La mairie met la 5G sur le terrain du débat métropolitain
Technologie La maire de Lille souhaite l’ouverture d’un débat métropolitain sur le sujet d’ici à la fin de l’année
La 5G au coeur des débats. Vendredi soir, la maire (PS) de Lille, Martine Aubry, a fait voter un moratoire sur le déploiement de la nouvelle génération de réseaux mobiles. Cette motion suspend, sur le territoire de la commune, « toute autorisation d’implantation ou d’allumage d’antennes test» jusqu’à ce que soit publié le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) au printemps 2021.
Un sursis dont se félicite Stéphane Baly, conseiller municipal (EELV) et ex-candidat à la mairie, qui en avait fait un argument de campagne. « Nous sommes contents que Martine Aubry ait changé d’avis sur le sujet. L’an dernier, elle n’avait pas soutenu une intervention que nous avions faite sur le même sujet lors d’une commission au sein de la métropole de Lille [MEL] », rappelle l’opposant. Cette fois, la délibération convie aussi la MEL à adopter « une position similaire », en demandant notamment qu’« une extinction (…) de la 2G et de la 3G, particulièrement énergivores et désormais réputées saturées, précède tout éventuel déploiement d’une nouvelle technologie ».
«La sobriété numérique»
Pour la mairie de Lille, «un grand débat métropolitain [doit être] organisé sur ce sujet de société d’ici à la fin de l’année 2020 ». Si les écologistes ont applaudi cette décision, ce n’est pas le cas de l’opposition LREM. «La majorité (…) critique le gouvernement en gesticulant plutôt que d’argumenter et d’écouter nos scientifiques lillois », a notamment tweeté, Violette Spillebout, ex-candidate à la mairie.
« La sobriété numérique est une question de société qui mérite mieux que les caricatures du président de la République sur les Amish, rétorque Stéphane Baly, également ingénieur spécialisé dans l’énergie. Qu’est ce qui concoure à la multiplication de la consommation ? Où est l’équilibre territorial lorsque les grandes métropoles peuvent disposer de la 5G et que certains secteurs restent à 0G?» Lille n’est pas la première collectivité à s’engager. L’assemblée régionale de Corse avait voté pour un moratoire en juillet. En septembre, environ 70 élus, dont les maires de Lyon, Bordeaux ou Marseille, ont publié une tribune en faveur de la «tenue d’un débat démocratique décentralisé» sur la 5G.