20 Minutes (Lille)

Les as de la magie opèrent, même derrière les écrans

Privés de spectacles, les prestidigi­tateurs enchantent désormais à travers nos écrans

- François Launay

Quand la crise sanitaire a empêché les magiciens de monter sur scène, ils ont dû s’adapter. Plutôt que d’attendre la réouvertur­e des salles de spectacle, certains n’ont pas hésité à faire vibrer leur public à distance. « Lors du premier confinemen­t, j’ai vu mes dates s’annuler les unes après les autres, raconte le Nordiste Tom Coss, magicien profession­nel. Du coup, j’ai fait plusieurs tests avant de monter un spectacle à distance. Au début, ça ne fonctionna­it pas, mais j’ai persévéré et j’ai réussi à faire des tours en visio. J’ai décidé d’investir dans un studio avec de bonnes lumières, un décor et une bonne connexion. Et je me suis lancé.»

Depuis novembre, Tom Coss propose à distance des spectacles de magie de quarante-cinq minutes. Avec un mot d’ordre : interactiv­ité maximum. « Il faut que le spectateur soit acteur, explique le magicien. S’il veut regarder une vidéo, il peut le faire sur YouTube. Là, il faut qu’il soit derrière son ordinateur avec des objets pour participer. » Même avis chez Andy Verhaeghe. Ce magicien nordiste, plus connu sous son nom de scène du Joker Dandy, s’est aussi mis au virtuel avec ses spectacles mêlant magie et mentalisme. « C’est très participat­if, commente-t-il. Toutes les personnes connectées vont faire des choses au même moment. »

Pour les enfants du CHU

Ces magiciens commencent à s’habituer à ce format. Tom Coss a créé des sessions individuel­les et gratuites à destinatio­n des enfants malades du CHU de Lille. De son côté, le Joker Dandy a programmé quatre dates d’un spectacle de trente minutes, mêlé à un atelier de vingt minutes où il apprend des tours. Les places se vendent à 13 €. De quoi limiter un peu la casse dans un contexte économique déprimant. « Ça ne remplace pas la scène, reconnaît toutefois Andy Verhaeghe. Par rapport à décembre 2019, mes revenus ont été divisés par 10. » Mais les deux hommes sont d’accord sur un point : ils continuero­nt de se produire à distance, même après un retour en salles attendu avec impatience.

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