Vigilance dans les rangs
Le variant anglais du coronavirus, qui toucherait davantage les enfants, fait naître des inquiétudes, notamment à l’école.
Ce début d’année a comme un parfum de mars 2020. Du moins en Angleterre et en Ecosse, où les écoles resteront fermées jusqu’aux vacances de février. Les autorités britanniques ont annoncé lundi soir un confinement strict jusqu’à mars pour répondre à l’explosion du nombre de cas de Covid-19 et aux hôpitaux surchargés (lire ci-dessous). Face à des chiffres qui ne baissent toujours pas en France (346 décès et 20489 nouveaux cas mardi), certains s’interrogent. Ne faudrait-il pas garder les écoles fermées et les enfants au chaud? En cause, le variant anglais du coronavirus.
«La proportion d’enfants positifs reste minoritaire.»
Christèle Gras-Le Guen, Société française de pédiatrie
Plus de doute, il est présent en France. Une dizaine de cas ont été repérés, sachant que le séquençage des tests n’est pas systématique en France. Ce qui alarme encore plus, c’est que ce variant est soupçonné de rendre la maladie plus contagieuse et d’infecter davantage les enfants. Mais que sait-on vraiment à ce sujet? «Pas grand-chose, c’est ça qui est compliqué, reconnaît Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie. Des spécialistes anglais ont expliqué qu’ils observaient davantage de cas positifs chez les enfants. Mais ils ne sont pas en mesure de dire si c’est parce que le virus circule plus après les fêtes de fin d’année ou si c’est le fait du variant. Dans tous les cas, la proportion d’enfants positifs par rapport aux adultes reste minoritaire et on ne constate pas de formes plus graves.»
Agacé par le fait que, en France, on ne reconnaisse pas les écoles comme des lieux à risque dans la dynamique de la contagion, le collectif Du côté de la science appelle à la vigilance. «Quel que soit le variant, il faut lutter contre la contagion, martèle Eric Billy, chercheur en immuno-oncologie. Vouloir protéger les anciens avec un confinement, un couvre-feu, ça a un sens. Mais pas si on laisse les enfants diffuser le virus au sein des familles. »
Une polémique que n’ignore pas JeanMichel Blanquer. Sur Europe 1, le ministre de l’Education a rétorqué mardi qu’une rentrée décalée, choisie par plusieurs pays, n’était pas nécessaire en France : «Si on n’envoie pas les enfants à l’école, ils sont ailleurs. Le risque de contamination est plus fort hors du scolaire. » « Avant de fermer les écoles, les Anglais n’avaient pas les mêmes mesures de précaution que nous, renchérit la présidente de la Société française de pédiatrie. En particulier les masques chez les 6-11 ans.»