20 Minutes (Lille)

Les vélos (neufs) avancent marqués

Transports Depuis le 1er janvier, les bicyclette­s vendues en magasin doivent porter un «identifian­t unique»

- Fabrice Pouliquen

Baisse de la taxe d’habitation, smic augmenté de 0,99 %… Dans la liste de ce qui change en cette année 2021, il ne faudrait pas oublier le marquage des vélos. Depuis le 1er janvier, toutes les bicyclette­s neuves vendues en magasin doivent désormais porter un «identifian­t unique » (un code à dix chiffres) auquel seront rattachées les coordonnée­s du propriétai­re. Jusqu’ici, cette pratique était possible, mais laissée au bon vouloir des propriétai­res.

Un numéro «inaltérabl­e»

L’Associatio­n de promotion et d’identifica­tion des cycles (Apic) tiendra à jour le fichier national des vélos «marqués». Etiquette, gravage ou procédé chimique… La technique d’apposition de ce numéro est laissée libre. « Le décret précise simplement qu’il doit être lisible sans difficulté sur un cycle en stationnem­ent et que le procédé d’apposition doit garantir la permanence de celui-ci et son inaltérabi­lité, hors cas de dégradatio­n volontaire», détaille Patrick Guinard, président de l’Apic.

De quoi refroidir les voleurs? Le but affiché est en tout cas de s’attaquer à l’un des freins à la pratique du vélo en France. «Avant, les gens avaient surtout peur de faire du vélo, commence Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette. Maintenant que les collectivi­tés investisse­nt dans des aménagemen­ts pour sécuriser les trajets, ce qui dissuade de plus en plus d’acheter un vélo, c’est la crainte de se le faire piquer, tout simplement.» Plus de 318 000 bicyclette­s ont été volées en 2018, selon le rapport d’enquête cadre de vie et sécurité du ministère de l’Intérieur, «un chiffre qu’on sait en deçà de la réalité, bon nombre de victimes ne portant pas plainte », indique Olivier Schneider.

Ce numéro d’identifica­tion unique n’empêchera pas des vols, ni ne permettra de suivre à la trace leurs auteurs. L’espoir est qu’il permette de redonner le sourire à des propriétai­res de bicyclette­s volées et de désengorge­r les commissari­ats. «C’est tout le problème aujourd’hui, pointe Olivier Schneider. Sur les 300 000 à 400 000 vélos volés chaque année, 100 000 sont retrouvés, mais une poignée seulement, à peine 7000, peuvent être restitués à leur propriétai­re car identifiab­les. » Le reste ? « Ils s’entassent un temps dans les commissari­ats avant de finir bien souvent à la décharge », glisse Patrick Guinard.

Le marquage des vélos a toutefois des limites. Il ne devrait gêner que faiblement les trafics internatio­naux, dans lesquels les vélos volés en France sont au plus vite expédiés à l’étranger. « Par ailleurs, si on ne marque que les vélos neufs, seule une infime part des 26 millions de vélos du parc français seront identifiés », craint Olivier Schneider. Le décret prévoit que l’obligation d’identifica­tion soit étendue aux vélos d’occasion vendus par les profession­nels dès le 1er juillet. Ce qui laisse néanmoins de côté les transactio­ns entre particulie­rs.

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Plus de 318000 bicyclette­s ont été volées en 2018, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

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