20 Minutes (Lille)

Entre la métropole et les bornes BlueLib, ça ne roule plus

Mobilités Des 167 bornes qui devaient être installées, seules 22 sont sorties de terre. La métropole a résilié le contrat avec Bluelib

- Gilles Durand

Le courant ne passe plus. En décembre, la métropole de Lille (MEL) a résilié la convention de partenaria­t avec la société Bluelib qui prévoyait le déploiemen­t de bornes de recharge pour véhicules électrique­s dans les plus grosses communes de l’agglomérat­ion. Déploiemen­t qui n’a jamais eu lieu. Récit d’un fiasco.

En 2015, la MEL décide d’adopter une stratégie consistant à mailler l’ensemble du territoire métropolit­ain de bornes de recharge. Les voitures électrique­s ont déjà le vent en poupe. Une partie du travail est confiée à une régie publique pour les communes de moins de 5 000 habitants. L’autre est accordée à l’entreprise Bluelib chargé du financemen­t et de l’exploitati­on des bornes dans les plus grandes villes. Le 20 décembre 2018, la société Bluelib et la MEL inaugurent en grande pompe la première borne électrique du partenaria­t public-privé, à Lomme. Le contrat avec la société de Bolloré prévoit l’installati­on de 167 bornes avant fin 2019. Deux ans plus tard, seules 22 sont sorties de terre. Et, selon Sébastien Leprêtre, vice-président (DVD) de la MEL chargé du dossier, « certaines ne marchent pas ».

« Aucune visibilité »

« Bluelib n’a pas respecté ses engagement­s, déplore-t-il. Nous avons donc décidé, par délibérati­on, de mettre fin à la concession.» Dans le même temps, la régie de la MEL avait finalisé l’installati­on des 50 bornes dans les 49 petites communes volontaire­s et doit poursuivre ce déploiemen­t dans les communes de l’ex-communauté de communes de la Haute-Deûle l’ayant rejointe récemment.

Que s’est-il donc passé dans les 41 villes réservées à Bluelib? Contactée, l’entreprise plaide un manque de réactivité de la ville de Lille. « Nous n’avons jamais obtenu l’accord d’installer les bornes sur l’espace public », explique un porte-parole à 20 Minutes. Et, selon lui, «l’exploitati­on optimale du réseau ne pouvait se faire qu’à partir des bornes installées dans la ville principale, c’est-à-dire Lille». Dès lors, Bluelib a ralenti le déploiemen­t dans les autres communes, tant que l’autorisati­on municipale n’était pas délivrée pour les 37 bornes lilloises. « Nous n’avions aucune visibilité sur ce projet industriel, pour preuve la MEL a arrêté le projet soudaineme­nt sans même nous consulter », se défend le porte-parole. L’argument du retard fait bondir Jacques Richir, adjoint (DVD) à la maire de Lille, en charge de ce dossier. « Je reconnais que la concertati­on a été un peu longue pour trouver des emplacemen­ts adéquats, car les propositio­ns de Bluelib étaient souvent inadaptées aux lieux. Mais nous n’avons jamais opposé de refus. En réalité, nous n’avons jamais reçu de demandes formelles d’autorisati­on d’installer ces bornes de leur part», assure l’élu lillois. Un nouveau plan doit être présenté en juin.

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Une borne Bluelib pour voitures électrique­s ou hybrides à Roubaix.

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