Les Experts ne font plus guère trembler la Terre
Handball L’équipe de France, qui aborde ce mercredi le Mondial égyptien, fait-elle encore peur à quelqu’un ?
Défaits début janvier en Serbie (27-24) dans le cadre des qualifications à l’Euro 2022, pour la première de Guillaume Gille en tant que sélectionneur, les Bleus ne sont pas passés loin d’un deuxième affront de rang, toujours face à ces mêmes Serbes, samedi, lors du deuxième round à Créteil (Val-de-Marne). A l’arrivée, un match nul (22-22) arraché de justesse qui permet d’éviter la cata, mais pas de quoi non plus sauter au plafond. Le tout à la veille du début du Mondial en Egypte, qui débute par un France-Norvège ce mercredi. On a connu contexte plus réjouissant. Habitués de par leur glorieux passé à coller les miquettes à leurs adversaires à la simple évocation des mots «équipe de France de handball», les Bleus semblent aujourd’hui avoir totalement perdu leur mojo. Au point, carrément, de ranger au placard leur étiquette d’« Experts » ?
S’il ne va pas (encore) jusque-là, l’ancien arrière gauche Jérôme Fernandez valide le constat : « C’est vrai, on ne fait plus peur, pas même aux nations qui ne font pas partie de l’élite européenne ou mondiale.» «Aujourd’hui, n’importe qui va jouer l’équipe de France en se disant qu’il a une chance, ce qui n’était pas le cas par le passé », appuie François-Xavier Houlet, ancien international aujourd’hui commentateur pour beIN Sports.
Interrogé à ce sujet fin décembre, le nouveau sélectionneur Guillaume Gille ne cherchait pas à cacher la misère : « On s’est fait éliminer au tour préliminaire d’une grande compétition internationale donc, à ce titre, bien évidemment qu’on a été en dessous de tous nos standards et qu’on a péché dans beaucoup de domaines. Mais vous dire où l’on se situe alors qu’on a eu zéro regroupement avant novembre et zéro match officiel… Il y a encore besoin de travail, on a besoin de s’étalonner.» Ça, c’était avant les deux matchs moyens voire médiocres face aux Serbes.
Alors, on fait quoi? «La meilleure solution, c’est d’arriver sur la pointe des pieds, avec beaucoup d’humilité, pose l’ailier Valentin Porte. Ne nous fixons pas d’objectif, préparons ce premier tour comme il le faut en prenant les matchs les uns après les autres.» Le ton est donné. Pour l’heure, les Bleus n’ont d’autre choix que de se faire les plus pragmatiques possible, quitte, dans un premier temps, à manquer un poil d’ambition. «Essayons de nous montrer patients, recadre Jérôme Fernandez. C’est une équipe en reconstruction, avec une majorité de joueurs qui ont peu d’expérience ensemble et très peu de cadres aguerris aux joutes internationales. Cette équipe aujourd’hui a besoin de construire sa propre histoire.»
«N’importe qui va jouer les Bleus en se disant qu’il a une chance.»
François-Xavier Houlet, ancien international