20 Minutes (Lille)

Tous à la même heure

A partir de samedi, un couvre-feu de 18h à 6h sera mis en place sur l’ensemble du territoire métropolit­ain pour faire face à l’épidémie de Covid-19.

- François Launay

Ils n’ont pas sauté de joie à l’annonce de Jean Castex mais le pire a été évité. Avec le couvre-feu instauré dès 18 h dans toute la France à partir de ce samedi et pour quinze jours, les commerçant­s de Lille ont pris une nouvelle claque dans la figure. Pour l’instant, un troisième confinemen­t général ou un confinemen­t le week-end n’est pas (encore) à l’ordre du jour. Pas de fermeture, comme en mars ou en novembre, ni de différence entre commerces essentiels et non-essentiels. L’adaptabili­té reste le maître mot. Et s’il faut fermer plus tôt, alors les magasins ouvriront plus tôt.

« On y réfléchit depuis plusieurs jours. On ouvrira à 9 h au lieu de 10 h. Et on restera ouvert entre 12 h et 14 h. On fera une grosse communicat­ion là-dessus rapidement. On dira aux clients qu’on est toujours là pour eux mais un peu plus tôt le matin et un peu moins tard le soir. Tant qu’on évite un nouveau confinemen­t, on s’adaptera même si ça posera forcément des problèmes à certains secteurs. On ne peut pas s’habituer à vivre comme ça », confie Romuald Catoire, président de la fédération lilloise du commerce.

« On a perdu en conviviali­té »

Déprimés après 2020, les commerçant­s lillois essaient de relever la tête. Comme redouté, les fêtes de fin d’année ont été marquées par une baisse de fréquentat­ion de 10 % à 15 % par rapport à l’an passé. L’absence de touristes étrangers est une explicatio­n, mais pas la seule. «On a eu des samedis assez creux. C’est logique car quand on ne peut pas aller boire un café pour se détendre ou même pour aller satisfaire un besoin naturel, c’est compliqué de rester plusieurs heures à Lille. On a clairement perdu en conviviali­té », reconnaît Romuald Catoire. Heureuseme­nt, si les clients sont venus moins nombreux, ils ont plus dépensé. Certains secteurs comme l’équipement de la maison ont même vu leur chiffre progresser par rapport à décembre 2019 (mais pas sur l’ensemble de l’année). A l’inverse, le prêt-à-porter a beaucoup souffert et compte sur les soldes, qui débutent le 20 janvier, pour se refaire la cerise ou au moins limiter la casse. Quant aux bars et restaurant­s fermés depuis fin octobre, la situation devient critique. « On est très inquiets, même si le remboursem­ent du prêt garanti par l’Etat reporté à 2022 est une bonne nouvelle », explique le président de la fédération du commerce lillois. Beaucoup de profession­nels redoutent la mise en place prochaine d’un confinemen­t le week-end. « Ce serait une catastroph­e humaine. » A genoux depuis un an, les commerçant­s ne veulent pas s’effondrer définitive­ment.

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Les profession­nels lillois tentent de limiter la casse.

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