Le risque bien sérieux d’une pénurie de Carambar
Social Inquiets pour les salaires, des employés du site se mobilisent et les stocks auraient largement baissé
Les salariés ne goûtent guère à ce qu’ils appellent « une mauvaise blague ». Depuis le 12 novembre, date de l’annonce de la fermeture de l’usine de Marcq-en-Baroeul, dans le Nord, les débrayages se multiplient chez Carambar. Au point que les stocks du bonbon au caramel baissent, selon les syndicats. Installée depuis 1899, l’usine a souvent changé de propriétaires, mais jamais d’emplacement. Le bonbon aux fameuses blagues y est produit depuis sa création, en 1954. C’est donc une page de l’histoire de la confiserie qui se tourne avec cette fermeture.
L’objectif pour Carambar & Co est simple : regrouper la fabrication sur le site de Lutti, racheté il y a deux ans sous l’égide de la société d’investissement Eurazeo qui regroupe plusieurs enseignes de confiseurs.
« Licenciés puis reclassés »
Le niveau de production doit rester le même et seulement 8 km séparent les deux usines, mais les modalités de ce « transfert » ont mis le feu aux poudres chez les syndicats. « La direction en profite pour baisser tous les salaires de presque 25 % », dénonce David Pourre, délégué FO chez Carambar. Comment ? « Les 114 salariés de Marcq-en-Baroeul sont licenciés, puis reclassés sur le site de Bondues, mais avec un nouveau contrat », explique-t-il.
Les négociations sur ce plan, qui doit être effectif à la fin de l’année, stagnent depuis deux mois. « Chaque fin de semaine, il y a un mouvement de grève car la direction campe sur ses positions », assure David Pourre. Selon lui, les stocks s’amenuisent car Marcq-en-Baroeul est la seule usine où ces bonbons sont fabriqués. «Ça va bloquer tant que les salaires ne seront pas maintenus, annonce le délégué syndical. Une allocation dégressive temporaire a été proposée, mais c’est loin d’être suffisant. » Les salariés ont reçu le soutien du député (LFI) Adrien Quatennens. Contactée par 20 Minutes, la direction de Carambar n’a pas donné suite.