Dans l’attente des résultats
Santé Dix jours après l’opération de tests massifs à Roubaix, de nombreuses questions restent sans réponse
Les tests antigéniques sont-ils fiables? Le variant britannique a-t-il fortement pénétré dans le Nord? Autant de questions auxquelles la récente campagne de dépistage massif du Covid-19, opérée à Roubaix entre le 11 et le 16 janvier, doit répondre. Mais dix jours après la fin de l’opération, aucun résultat n’a encore filtré. Seule certitude, « des soupçons de variant anglais ont été détectés parmi les 66 cas positifs», note le CHU de Lille, chargé d’effectuer un préséquençage des souches virales avec ses instruments d’analyse.
Mais c’est le génopole du commissariat de l’énergie atomique d’Evry qui réalise le véritable séquençage. Et le travail prend du temps. Contactée, l’agence régionale de santé (ARS) des Hautsde-France assure attendre aussi les résultats.
Idem sur l’étude comparative menée sur l’efficacité des tests antigéniques par rapport au PCR. Dans un premier élan, l’ARS avait publié le nombre de personnes testées positives à Roubaix au regard des tests antigéniques : 66 pour 5304 testées.
Ces chiffres avaient permis d’établir une estimation du taux d’incidence à 1,24 % dans la population roubaisienne. Sauf que la fiabilité des tests antigéniques reste sujet à caution. C’est pourquoi les autorités sanitaires avaient mis en place un dispositif permettant de faire une comparaison assez simple avec les tests PCR. Le dépistage était effectué avec deux tests réalisés par le même soignant pour éviter les erreurs de prélèvement : un dans chaque narine. Les résultats du test antigénique étaient connus dans le quart d’heure, ceux du second, douze heures plus tard. «On va enfin savoir quelle est la véritable efficacité des tests antigéniques, puisqu’il y a une polémique sur le sujet», se réjouissait le chercheur lillois Philippe Froguel, avant le lancement de la campagne.
L’ARS joue la montre
Mais, dix jours après la fin de cette opération, aucune nouvelle de l’analyse comparative. Et l’ARS joue la montre. Ce retard est pourtant fâcheux, car l’étude présente de réels enjeux de santé publique. Soit les tests antigéniques sont aussi fiables que les PCR et la rapidité de la réponse plaide en faveur de leur développement au détriment des PCR. Soit leur manque de fiabilité est confirmée et l’intérêt du test antigénique pourrait être définitivement remis en cause.