Dans les hypers, des minifermes high-tech prennent racine
Une start-up lilloise a inventé le concept de minifermes high-tech implantées directement dans les supermarchés
De la vente ultradirecte. Les Français privilégient de plus en plus le circuit court, en ce qui concerne l’alimentation. Une «mode» vertueuse à laquelle les producteurs tentent de se raccrocher en vantant la production locale. On a vu, par exemple, se développer les drives fermiers, où l’on peut faire ses emplettes chez l’agriculteur. Mais être écoresponsable jusque dans son assiette demande un mental et une discipline parfois mis à mal par des envies d’ailleurs ou de hors saison. La solution, pour ne pas manger des tomates au bilan carbone catastrophique, la start-up green tech Mes petites feuilles, incubée à Euratechnologies, travaille dessus. Elle cultive directement ses produits dans les magasins. «Notre projet était de développer des jardinières connectées pour les particuliers, une sorte de gadget. Puis, le confinement nous a ouvert les yeux sur le gaspillage alimentaire. On a eu l’idée de créer une ferme verticale à implanter directement dans les supermarchés », raconte Jérémie Delbart, ingénieur et cofondateur de la start-up.
La ferme verticale se présente comme une grosse armoire qui fonctionne de manière complètement autonome. « Pour l’instant, on se limite aux plantes aromatiques. Mais on pourra cultiver dans ces fermes à peu près tout ce qui se fait déjà en agriculture hors-sol », assure l’entrepreneur, âgé de 27 ans. Tomates, salades, légumes, fruits, en gros, tout ce qui n’est pas une plante ou un fruit à tubercule. Exit donc les carottes et les pommes de terre mais bienvenue aux fraises ou aux melons.
Le concept est écoresponsable. Déjà, cela annule la partie transport des produits puisqu’ils sont cultivés sur le lieu de vente et que le client les cueille lui-même. « L’algorithme qui gère la croissance des plantes permet aussi de délivrer la juste dose de nutriments pour une croissance optimale.
L’utilisation d’engrais est très limitée et il n’y a aucun besoin de pesticides », poursuit Jérémie Delbart.
En termes de production, Mes petites feuilles mise sur des récoltes moins importantes mais plus fréquentes que dans l’agriculture traditionnelle. Des prototypes fonctionnels, la start-up est passée à la conception de fermes abouties. On pourrait en voir apparaître dès la fin du mois dans une enseigne de grande distribution. D’ici deux ou trois ans, Mes petites feuilles espère avoir diversifié sa gamme en poursuivant le développement de sa ferme 2.0.
«On pourra cultiver à peu près tout ce qui se fait déjà en hors-sol. »
Jérémie Delbart, ingénieur