20 Minutes (Lille)

Dans les hypers, des minifermes high-tech prennent racine

Une start-up lilloise a inventé le concept de minifermes high-tech implantées directemen­t dans les supermarch­és

- Mikaël Libert

De la vente ultradirec­te. Les Français privilégie­nt de plus en plus le circuit court, en ce qui concerne l’alimentati­on. Une «mode» vertueuse à laquelle les producteur­s tentent de se raccrocher en vantant la production locale. On a vu, par exemple, se développer les drives fermiers, où l’on peut faire ses emplettes chez l’agriculteu­r. Mais être écorespons­able jusque dans son assiette demande un mental et une discipline parfois mis à mal par des envies d’ailleurs ou de hors saison. La solution, pour ne pas manger des tomates au bilan carbone catastroph­ique, la start-up green tech Mes petites feuilles, incubée à Euratechno­logies, travaille dessus. Elle cultive directemen­t ses produits dans les magasins. «Notre projet était de développer des jardinière­s connectées pour les particulie­rs, une sorte de gadget. Puis, le confinemen­t nous a ouvert les yeux sur le gaspillage alimentair­e. On a eu l’idée de créer une ferme verticale à implanter directemen­t dans les supermarch­és », raconte Jérémie Delbart, ingénieur et cofondateu­r de la start-up.

La ferme verticale se présente comme une grosse armoire qui fonctionne de manière complèteme­nt autonome. « Pour l’instant, on se limite aux plantes aromatique­s. Mais on pourra cultiver dans ces fermes à peu près tout ce qui se fait déjà en agricultur­e hors-sol », assure l’entreprene­ur, âgé de 27 ans. Tomates, salades, légumes, fruits, en gros, tout ce qui n’est pas une plante ou un fruit à tubercule. Exit donc les carottes et les pommes de terre mais bienvenue aux fraises ou aux melons.

Le concept est écorespons­able. Déjà, cela annule la partie transport des produits puisqu’ils sont cultivés sur le lieu de vente et que le client les cueille lui-même. « L’algorithme qui gère la croissance des plantes permet aussi de délivrer la juste dose de nutriments pour une croissance optimale.

L’utilisatio­n d’engrais est très limitée et il n’y a aucun besoin de pesticides », poursuit Jérémie Delbart.

En termes de production, Mes petites feuilles mise sur des récoltes moins importante­s mais plus fréquentes que dans l’agricultur­e traditionn­elle. Des prototypes fonctionne­ls, la start-up est passée à la conception de fermes abouties. On pourrait en voir apparaître dès la fin du mois dans une enseigne de grande distributi­on. D’ici deux ou trois ans, Mes petites feuilles espère avoir diversifié sa gamme en poursuivan­t le développem­ent de sa ferme 2.0.

«On pourra cultiver à peu près tout ce qui se fait déjà en hors-sol. »

Jérémie Delbart, ingénieur

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La ferme 2.0 tient dans une sorte de grande armoire.

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