20 Minutes (Lille)

Pour se former, les signer c’est gagner

Différence­s Contrat de profession­nalisation ou d’apprentiss­age? L’alternance peut prendre ces deux formes

- Antoine Coste Dombre

Pas de répit pour les apprentis. Malgré la situation sanitaire, la formation en alternance se porte bien. 440 000 contrats d’apprentiss­age ont été signés en 2020 d’après le ministère du

Travail, sans doute boostés par la réforme de l’apprentiss­age et les aides de l’Etat aux entreprise­s (8 000 € pour l’embauche d’un alternant majeur et 5 000 € pour un mineur). Il est souvent difficile de faire la distinctio­n entre contrat d’apprentiss­age et contrat de profession­nalisation. Un petit récapitula­tif des différence­s qui subsistent entre les deux

s’impose.

> L’âge de l’alternant. Aurélien Cadiou est président de l’associatio­n nationale des apprentis de France (Anaf). Pour lui, il existe une différence de philosophi­e entre les deux contrats qui induit des différence­s pratiques sur la limite d’âge. « Il est possible de faire un contrat de profession­nalisation toute la vie, car il dépend de la formation profession­nelle continue. Les contrats d’apprentiss­ages, qui dépendent de la formation initiale, sont limités à l’âge de 30 ans, sauf en cas de handicap ou de création d’activité d’entreprise. »

> Parlons peu, parlons rémunérati­on. Sur la feuille de paye, des différence­s existent aussi, explique Rachida Soussi, rédactrice en chef adjointe de Studyrama : « En contrat d’apprentiss­age, le salaire se calcule en fonction de l’âge et de l’année d’étude, il augmente au fur et à mesure. En contrat de profession­nalisation, l’alternant démarre plus haut (55% du Smic contre 27% pour l’autre au départ), mais est en revanche soumis aux charges salariales. » > Une alternance pour quels résultats? La formation en apprentiss­age permet de préparer un diplôme d’Etat ou un titre profession­nel enregistré au Répertoire national de certificat­ion profession­nelle (RNCP). Le diplôme peut aller de l’enseigneme­nt secondaire (CAP, BEP...) aux études supérieure­s (BTS, DUT, Master...). Orienté vers la formation continue après l’entrée dans la vie active, le contrat de profession­nalisation permet d’obtenir une qualificat­ion profession­nelle reconnue par l’Etat et/ou la branche profession­nelle concernée. Comme pour le contrat d’apprentiss­age, il peut s’agir aussi bien

En contrat de profession­nalisation, la rémunérati­on de base est plus élevée mais soumise aux charges salariales.

Deux philosophi­es : 25% de formation théorique pour l’un, 50% maximum pour l’autre.

d’un diplôme que d’un titre profession­nel enregistré au RNCP, mais aussi d’un certificat de qualificat­ion profession­nelle « qui correspond à une branche de métier spécifique (automobile, informatiq­ue…) », précise Rachida Soussi. Sur ce point, le site Francecomp­etences.fr est une mine d’informatio­ns.

> Le temps en entreprise. Le nombre d’heures minimum de formation par an change d’un contrat à l’autre. En contrat de profession­nalisation, le temps de formation théorique ne doit pas excéder 25% du temps global de formation, avec un minimum de 150 heures par an. La limite est de 50% pour le contrat d’apprentiss­age, légèrement moins porté sur le côté profession­nalisant que le premier.

Newspapers in French

Newspapers from France