Alès, la ville qui tend les bras aux déçus de Paris
La capitale des Cévennes encourage des Franciliens à s’installer dans le Gard
Alès s’affiche en grand dans le métro parisien. La capitale des Cévennes « sourit aux audacieux », lit-on sur les nombreuses affiches qui ont fleuri dans les couloirs, depuis quelques jours. L’objectif est d’inciter les porteurs de projets franciliens à «quitter Paris» pour rejoindre la sous-préfecture du Gard. Les entrepreneurs séduits par ce déménagement dans le Sud-Est peuvent participer à un concours*, avec, à la clé, un an de loyer offert, un accompagnement par une pépinière et une dotation financière. «Nous avons souhaité, dans ce nouveau mandat, après avoir réhabilité, rénové, développé ce territoire», d’essayer d’attirer à nous des néo-Alésiens, explique Christophe Rivenq (LR), président de l’agglomération d’Alès. Pour l’élu, dans l’ancienne cité minière, « la qualité de vie est clairement meilleure que dans les grandes métropoles. A mon sens, si on ne rééquilibre pas rapidement notre pays, on va dans le mur.»
«Forcément, ces villes attirent»
De nombreuses enquêtes montrent que « les personnes aspirent à plus de nature, un meilleur cadre de vie, explique Lise Bourdeau-Lepage, docteure en économie à l’université JeanMoulin, à Lyon [Rhône]. Avec la crise, les Parisiens n’ont plus les bénéfices d’être à Paris : sortir, aller au restaurant, au cinéma, au théâtre, dans les musées, estime la chercheuse. En plus, ils sont confinés ou semi-confinés dans des appartements étriqués. Ils se disent qu’ils peuvent aller ailleurs, dans des villes où ils pourront être en télétravail, et monter de temps en temps à la capitale.»
Dans ce contexte, les villes moyennes, comme Alès, ont intérêt à montre leurs atouts : un compromis entre la campagne et la grande ville. «Les personnes se disent qu’elles auront un appartement plus grand, un accès à la nature plus proche, reprend Lise BourdeauLepage. Forcément, ces villes attirent. A condition qu’elles aient, notamment, un bon accès au réseau Internet et des liaisons ferroviaires.» Mais, note la professeure, cet exode ne peut concerner qu’une «frange» aisée de la population parisienne, qui n’est pas « coincée par le logement et le travail».