20 Minutes (Lille)

Candidatur­es, tractation­s et alliances... Les enjeux du scrutin des régionales

Régionales Huit candidatur­es sont connues, pour un scrutin qui pourrait servir de tour préliminai­re de la présidenti­elle à Xavier Bertrand

- François Launay

Candidat à sa réélection au poste de président de la région Hauts-deFrance, Xavier Bertrand va jouer gros aux régionales des 13 et 20 juin. Un scrutin qui a été reporté à cause de la crise sanitaire liée au coronaviru­s. L’élu, qui a conditionn­é une candidatur­e à la présidenti­elle à une victoire aux régionales, a la pression. En tête des intentions de vote selon un sondage effectué le 24 novembre 2020 par l’Ifop, l’ancien ministre part favori. « Xavier Bertrand a imposé son leadership au niveau régional, décrit Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université de Lille. C’est l’un des rares présidents de région qui a une notoriété nationale. Il a pris un risque en conditionn­ant sa candidatur­e à la présidenti­elle à une victoire aux régionales. Mais s’il n’est pas réélu, il n’aura aucune légitimité pour être candidat à la présidence », assure le politologu­e.

Le RN espère bien jouer les troublefêt­es. En 2015, Marine Le Pen était arrivée largement en tête du premier tour (40,64 %) avant de se fracasser au second tour contre le barrage républicai­n mené par Xavier Bertrand (58 % contre 42 %). Cette année, le parti a misé sur le député du Nord Sébastien Chenu. S’il est moins connu, l’ancrage du RN dans les Hauts-de-France peut lui permettre de jouer le rôle du principal outsider. « L’équation sera différente de 2015. Mais attention à ne pas trop sous-estimer l’extrême droite qui est enracinée dans les Hauts-deFrance », assure Rémi Lefebvre. Pour éviter un duel Bertrand-Chenu, la gauche espère tirer son épingle du jeu. En 2015, la liste PS, arrivée en troisième position au premier tour, s’était désistée pour éviter une triangulai­re favorable à Le Pen. Pour éviter un nouveau scénario cauchemard­esque, tout le monde appelle à l’union dès le premier tour.

Quatre listes à gauche

Sauf que personne n’est prêt à laisser sa place. Entre Ugo Bernalicis (LFI), Fabien Roussel (PCF), Patrick Kanner (PS) et Karima Delli (EELV), quatre listes sont annoncées. « La région a longtemps été une terre de gauche, rappelle Rémi Lefebvre. Elle semble ratatinée car les milieux populaires ne votent plus pour elle mais pour le RN. Elle se paye encore le luxe de la division. Si ça reste comme ça, c’est mort pour la gauche. Alors que, si tout le monde finit par s’entendre avec une grande liste d’union, il y a un coup à jouer. »

Entre la gauche et Xavier Bertrand, la marge de manoeuvre de la liste LREM de Laurent Pietraszew­ski, paraît bien mince. Mais le secrétaire d’Etat en charge des Retraites sera surtout là pour lancer le match de la présidenti­elle. « Ce n’était pas possible de ne pas mettre de candidat face à Xavier Bertrand avant la présidenti­elle. Ils ne pouvaient pas lui offrir un boulevard », explique Rémi Lefebvre.

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Une victoire donnerait à Xavier Bertrand de l’élan pour la présidenti­elle.

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