20 Minutes (Lille)

Gaudu et Démare partagent l’affiche à la Groupama-FDJ

Le duo français partage le haut de l’affiche chez Groupama-FDJ

- Nicolas Camus

La roue tourne. Après deux saisons préparées aux petits oignons pour Thibaut Pinot, la Groupama-FDJ change, cette année, de recette. Un choix naturel autant que nécessaire. Le Franc-Comtois ayant décidé de soigner son dos et son moral loin du Tour de France, le champ est libre pour David Gaudu et Arnaud Démare. Notre petit coeur devra donc s’emballer, dès le 26 juin lors du grand départ du Tour à Brest, pour l’attelage Démare-Gaudu. Une configurat­ion qui sera inaugurée sur Paris-Nice, dimanche.

Le premier, Arnaud Démare, figure parmi les meilleurs sprinteurs tricolores. Jusqu’alors, il était le grand perdant du «tout-pour-Pinot». Mais sa superbe saison dernière, où il a levé les bras à 14 reprises en trois mois, a poussé ses dirigeants à lui faire de la place. «J’étais souvent mis derrière Thibaut, concède-t-il. Je suis content d’avoir cette reconnaiss­ance.» Un sentiment légitime, même si son directeur sportif, Marc Madiot, tempère: «Il y avait un décalage d’image par rapport au monde extérieur, Arnaud a toujours eu un rôle déterminan­t dans l’équipe.»

Le second, David Gaudu, 24 ans, est le grand espoir français sur les courses à étapes. «C’est un top coureur, encore en phase de progressio­n, estime Thomas Voeckler, consultant pour France TV, qui démarre sa saison de retransmis­sions avec Paris-Nice. Avoir été aux côtés de Thibaut ces dernières années dans des moments cruciaux sur le vélo, mais aussi en dehors, ça va lui faire gagner du temps.» Celui qui est également sélectionn­eur des Bleus voit d’un bon oeil cette stratégie à deux têtes de la FDJ. «C’est très cohérent de leur part, assure-t-il. C’est plus aisé de mettre Gaudu en leadeur sans avoir toute une équipe à son service et ainsi d’arriver jusqu’à la montagne sans encombre plutôt que d’être le favori affiché, avec une grosse pression sur les épaules. »

Il faudra tout de même voir comment tout ça va se passer en course. Démare a besoin d’un train pour l’emmener. Mais il faut aussi du monde pour accompagne­r Gaudu en montagne. Dans une équipe de huit comme sur le Tour, les places seront chères. Sur Paris-Nice, dans un groupe de sept, seul Armirail a le profil pour rester avec Gaudu dans les cols. Démare abordera, lui, les sprints avec Guarnieri, Konovalova­s, Scotson et Sinkeldam à son service. «Les lanceurs de Démare sont aptes à protéger un grimpeur dans la plaine », rassure Voeckler. Ce quatuor devra sentir la course. «On sera là pour fédérer le groupe en vue du Tour», indique Gaudu. En espérant que l’un assure sur le plat et que l’autre soit au rendez-vous du général.

« C’est plus aisé de mettre Gaudu en leadeur, sans avoir toute l’équipe à son service. »

Thomas Voeckler, consultant pour France TV

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Dès que c’est pentu, il y a David Gaudu. Dès que ça part, il y a Arnaud Démare.
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