La commission, officiellement installée, veut «agir vite»
Violences sexuelles La commission, officiellement installée, s’est réunie pour la première fois jeudi
Dans une vaste salle installée au soussol du ministère des Sports, l’émotion était palpable, jeudi. Trois mois après sa création, la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a officiellement commencé ses travaux. Retardée en janvier par la démission de sa précédente présidente, Elisabeth Guigou, qui a été citée comme proche d’Olivier Duhamel, accusé de viols incestueux par sa bellefille Camille Kouchner, l’instance a pris un nouveau départ.
« Aller vite »
Composée de 20 membres permanents et 7 membres associés (lire l’encadré), cette commission aura deux ans pour « changer le regard de la société sur les violences sexuelles faites aux enfants », a détaillé jeudi le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet. Désormais pilotée par le juge des enfants Edouard Durand et Nathalie Mathieu, directrice générale de l’association Docteurs Bru, qui prend en charge des victimes d’inceste, cette commission unique en France était particulièrement attendue.
Soucieuse « d’aller vite » et de rendre leurs actions «visibles», Nathalie Mathieu a dévoilé à ses futurs collègues les différentes missions à mener à court, moyen et long termes. Pour écouter et recueillir la parole des victimes, compiler et synthétiser des données quantitatives sur l’inceste, la commission pourra s’appuyer « sur les administrations des ministères concernés », s’est engagé Adrien Taquet. Pour rendre visibles ses actions, la commission devrait rapidement se doter d’un site Internet et d’un numéro d’appel pour les victimes. Avant la rédaction de leur rapport définitif, les membres de cette instance doivent également rendre des conclusions intermédiaires dans un an. Le secrétaire d’Etat à la protection de l’Enfance a conclu en formulant ce voeu : « Espérons que plus jamais le couvercle du silence et du déni ne se referme. »