20 Minutes (Lille)

« Les hôpitaux risquent de rester sous tension»

Le chercheur Philippe Froguel ne voit pas la situation s’améliorer avant début avril

- Gilles Durand

Les hôpitaux risquent de rester sous tension lors des prochaines semaines. Le professeur Philippe Froguel, qui vient d’installer à Lille un laboratoir­e de séquençage génétique du coronaviru­s SARS-Cov-2 (LIGAN), alerte sur la progressio­n du variant anglais dans le Nord et le Pas-de-Calais. Les analyses des derniers échantillo­ns font apparaître une proportion passée de 34 % à 60 % en un mois.

Attention au relâchemen­t

«Comme nous l’avions prévu, le variant anglais est désormais largement majoritair­e, mais n’est toujours pas hégémoniqu­e à la différence du Dunkerquoi­s où il dépasse les 90 % », signale Philippe Froguel. Son laboratoir­e a pu examiner 375 échantillo­ns de personnes testées positives, le 5 mars, après un dépistage PCR. Et les résultats sont préoccupan­ts, estime-t-il : « Le maintien d’un socle d’environ 40 % de la souche chinoise initiale explique probableme­nt l’absence d’explosion à ce jour des cas incidents de covid-19 à la différence du Dunkerquoi­s. Mais tout relâchemen­t de la vigilance conduirait à ce qu’on a connu à Dunkerque en février. » Car cette expansion du variant anglais « est probableme­nt en cause dans la surcharge des services de réanimatio­n du nord de la France du fait de sa dangerosit­é supérieure désormais bien établie », explique Philippe Froguel, qui s’attend à ce que « le variant anglais continue à disséminer et donc que les unités hospitaliè­res Covid des Hautsde-France soient en grande tension à la fin du mois de mars, début avril. »

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Le Lillois Philippe Frogel est inquiet.

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