Ça sent bon pour le climat
Réunissant 40 dirigeants mondiaux ce jeudi et vendredi, Joe Biden signe le retour des Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique.
Ce jeudi et vendredi, une quarantaine de chefs d’Etat participeront par visioconférence au sommet sur le climat organisé par le président américain, Joe Biden. A sept mois de la COP26 de Glasgow (Ecosse), les Etats-Unis prennent les rênes du combat dans la lutte contre le réchauffement, après la sortie du pays de l’accord de Paris durant le mandat de Donald Trump. Mais à quoi peut-on s’attendre?
Une partie des 40 dirigeants devrait présenter de nouveaux engagements en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre. A commencer par les Etats-Unis. «Ils devraient rendre publique leur promesse de réduire d’au moins 50 % les émissions américaines d’ici à 2030, par rapport au niveau de 2005», avance Carole Mathieu, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri). « L’objectif, c’est qu’un maximum de pays annoncent revoir leurs engagements à la hausse pour créer un effet d’entraînement, estime François Gemenne, chercheur en géopolitique climatique. Ça sera un sommet d’annonces, pas juste de négociations.»
La Chine, l’un des deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre avec les Etats-Unis, a annoncé sa participation au sommet. Le président Xi Jinping devrait d’ailleurs prononcer un «important discours» lors du sommet. « On ne sait pas si la Chine fera des annonces, mais la participation de Xi Jinping est déjà une grande victoire, tant les relations entre les deux pays sont dégradées », analyse Carole Mathieu. L’Inde, troisième émetteur de carbone au monde, est elle aussi attendue au tournant.
Du côté de la Russie, qui a confirmé sa participation, c’est l’inconnu. « Vladimir Poutine va-t-il polluer le sommet avec d’autres sujets de tension ou va-t-il sanctuariser la question de l’enjeu climatique?», s’interroge François Gemenne. Pour ce qui est de l’Union européenne, les 27 Etats membres pourront faire bonne figure après l’adoption d’un récent accord sur une réduction nette d’« au moins 55 % » de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Annonces ou pas, pour Carole Mathieu, en invitant l’ensemble des grands émetteurs, les Etats-Unis «invitent leurs partenaires, voire les obligent, à mettre en oeuvre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique». Réponse vendredi.
« La participation du président chinois est déjà une grande victoire.» Carole Mathieu, chercheuse à l’Ifri