20 Minutes (Lille)

L’Eglise lance sa «prépa curés»

Religion Plusieurs diocèses de la région créent une année spéciale pour aider les candidats à confirmer leur choix d’entrer au séminaire

- Mikaël Libert

S’engager en connaissan­ce de cause. La plupart des grandes écoles proposent des prépas aux étudiants qui souhaitent intégrer leur cursus. C’est désormais le cas de l’Eglise catholique. Il s’agit d’une année au cours de laquelle les jeunes attirés par la prêtrise vont pouvoir se faire une idée de ce que cela implique. Il existe une quinzaine de « prépas » prêtres en France. A Lille, une structure d’un nouveau genre ouvre ses portes à la rentrée prochaine.

La crise des vocations ne date pas d’hier au sein de l’Eglise. Les candidats se font tellement rares que le diocèse de Lille a même pris la décision, il y a deux ans, de « suspendre » son séminaire. Pourtant, le besoin de prêtres existe et le Vatican s’échine à trouver des solutions pour attirer des candidats. L’instaurati­on des « prépas » en est une. « Dès septembre, nous allons accueillir des jeunes qui se posent la question d’entrer au séminaire pour une année au cours de laquelle ils vont se fonder spirituell­ement, creuser la Bible, la théologie, se mettre au service des plus pauvres », explique le père Christophe Danset, responsabl­e de la prépa lilloise.

En fait, cela n’a rien à voir avec ce qui se pratique dans les grandes écoles. « Cette année n’est pas faite pour sélectionn­er des candidats qui seraient meilleurs que d’autres. Bien au contraire, elle sert avant tout à ce que les jeunes trouvent ce qui les habite et ce qu’ils désirent faire », poursuit l’homme d’Eglise. Parce que l’on peut être habité par la foi sans pour autant vouloir une vie de prêtre, d’autant que les études des séminarist­es durent six ans. Cette prépa se déroulera à la Maison Saint-André, en plein coeur du Vieux-Lille. «C’est notre principale différence avec les autres prépas, souligne insiste le père Danset. Les jeunes, ici, ne se retirent pas du monde mais continuent de vivre dedans. »

«Être bien dans ses baskets»

Il faudra respecter les « règles de vie de la maison », dormir sur place, participer à la vie communauta­ire, suivre les temps de prière, les cours et rendre les évaluation­s. « L’idée est aussi d’apporter les connaissan­ces de base qui manquent souvent, même aux jeunes chrétiens, notamment de la Bible, avant que les jeunes se lancent dans les études », glisse le prêtre. La scolarité est gratuite mais il y a quelques critères de sélection. « Il faut avoir entre 20 et 35 ans et être bien dans ses baskets. Ce n’est pas le lieu, et nous n’avons pas vocation à accueillir des personnes qui ont juste besoin de se reconstrui­re », avertit le père Danset. Une quinzaine de places sont ouvertes, dont cinq pour des jeunes femmes. Alors non, l’Eglise catholique n’a pas (encore) ouvert la prêtrise aux femmes : les postulante­s suivront quasiment les mêmes enseigneme­nts que les garçons, mais pour devenir religieuse­s.

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Une quinzaine de places sont ouvertes, dans le Vieux-Lille.

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