20 Minutes (Lille)

Les transports sur la voie de la gratuité pour les jeunes

La mesure doit être votée le 28 juin pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2022

- Mikaël Libert

Le tabou de la gratuité va-t-il sauter ? Le 28 juin Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille, va présenter une délibérati­on en vue de rendre gratuits les transports publics métropolit­ains pour les mineurs dès le 1er janvier 2022. Le coût de cette mesure, estimé à 8,5 millions d’euros, ne devrait pas ruiner l’institutio­n et l’initiative est plutôt bien perçue par les différents groupes politiques de l’assemblée. Mais il y a un mais…

« Il y a dans cette mesure un principe d’égalité. Tous les métropolit­ains de moins de 18 ans y auront droit », déclare à 20 Minutes Damien Castelain. Il s’agit, pour lui, d’aller au-delà de la tarificati­on sociale liée au quotient familial mise en place en 2016. C’est « une étape supplément­aire, afin de redonner du pouvoir d’achat aux familles », poursuit le président de la MEL. Cela concernera­it 300 000 jeunes entre 4 et 18 ans pour une « perte de recettes » de 8,5 millions d’euros. Ce qui est vu par l’opposition métropolit­aine comme « un effet d’annonce », amène certains à se poser la question : est-ce un one shot ? « Bien sûr, ça va dans le bon sens si ce n’est pas le solde de tout compte de la tarificati­on sociale », s’interroge Stéphane Baly, élu écologiste. « C’est une première étape qui peut créer le changement par les enfants dans les comporteme­nts des adultes », estime Ingrid Brûlant, conseillèr­e métropolit­aine LREM. Tous sont néanmoins d’accord pour balayer une gratuité généralisé­e. « La gratuité totale n’est pas envisageab­le pour une collectivi­té comme la nôtre. Son coût est bien trop important à supporter », reconnaît Damien Castelain, avançant le chiffre de 135 millions d’euros par an. D’autant que le président de la MEL n’envisage pas de compenser le manque auprès des autres usagers : « Nous ne donnons pas la gratuité aux mineurs pour récupérer le manque de recettes sur les autres abonnement­s. De plus, le versement mobilité est déjà au plafond », assuret-il, précisant que des économies seront faites sur le budget de fonctionne­ment de l’institutio­n.

Il n’est pas non plus question d’étendre prochainem­ent le principe de gratuité aux jeunes de moins de 25 ans, pourtant exclus des aides telles que le RSA. « Cela représente­rait 42 millions d’euros de pertes de recettes annuelles en fonctionne­ment. Un coût, encore une fois, trop important à supporter pour notre collectivi­té », concède Damien Castelain. Et cela vaut aussi pour les chômeurs, les retraités, les handicapés, la MEL se refusant désormais au « retour de la gratuité en fonction du statut sans prendre en compte les revenus ». Une position pas très éloignée de celle de l’élu écologiste, qui préfère aussi la tarificati­on sociale, pourvu « que les seuils des quotients familiaux soient revalorisé­s », insiste Stéphane Baly.

« La gratuité totale n’est pas envisageab­le pour une collectivi­té comme la nôtre. Son coût est bien trop important à supporter. »

Damien Castelain

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M. Libert / 20 Minutes
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M.Libert / 20 Minutes Le coût de cette mesure est estimé à 8,5 millions d’euros.
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