Évidemment, sur le terrain, c’est les Verts
La tête de liste des écologistes portée par l’ex-marcheur Matthieu Orphelin espère faire tomber les Pays-dela-Loire lors des élections régionales
« On a le droit de gagner ou le résultat final a été négocié ? » À quelques heures du match des Bleus contre l’Allemagne à l’Euro, une drôle de rencontre s’est organisée mardi à Angers (Maine-et-Loire). « L’équipe de France des écologistes », composée de ses figures nationales, s’est réunie pour affronter les candidats de la liste verte pour les régionales dans les Pays-de-la-Loire, portée par l’ex-marcheur Matthieu Orphelin. Sur le terrain de futsal, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot s’échauffe en multipliant les blagues. « Vous allez perdre, mais, heureusement pour vous, ce n’est pas une compétence régionale », dit-il, au côté de la députée et ex-ministre Delphine Batho.
Derrière les vannes et le plan de communication bien rodé, un enjeu stratégique : après la percée aux européennes de 2019 et les jolies prises aux municipales de 2020, les Verts espèrent faire basculer au moins une région dans leur besace. Et la semaine passée, un sondage Ipsos pour France 3 a donné Matthieu Orphelin en tête au second tour, une première pour une liste estampillée écologiste. « Il y a une vraie dynamique autour de sa candidature, glisse le secrétaire national du parti, Julien Bayou, après un premier but. Matthieu, c’est un gars du coin, qui a le bon profil pour rassembler. Son travail parlementaire a montré son abnégation. La fébrilité de ses adversaires ces derniers jours vaut tous les sondages. »
« L’alliance de la honte »
Car, sur ces terres historiquement à droite, fief de François Fillon et Bruno Retailleau, la partie s’annonce loin d’être gagnée. Dans la foulée de cette enquête d’opinion, la campagne s’est tendue. La présidente LR sortante, Christelle Morançais, a fustigé « l’alliance de la honte » entre l’ex-député LREM et LFI, qualifiant le parcours politique de Matthieu Orphelin de « modèle d’arrivisme et d’opportunisme ». Entre deux actions, le déçu du macronisme répond aux critiques : « Un coup je suis trop à droite, un coup trop à gauche. Je suis écologiste à 100 %. Mais faire croire que les chars rouges arrivent en Pays-de-la-Loire, franchement… En vérité, nos adversaires sont arrivés il y a trois semaines les mains dans les poches, nous sous-estimant.
Ça fait neuf mois qu’on fait campagne sur le terrain, sur les thèmes du quotidien. » Le protégé de Nicolas Hulot espère que l’alliance d’entre-deux-tours avec la liste socialiste et PCF permettra de l’emporter. Mais, ironie de l’histoire, c’est un autre marcheur et ex-EELV qui pourrait finalement jouer les arbitres. Ces derniers jours, des rumeurs font état d’une potentielle alliance entre le candidat de la majorité François de Rugy et la droite. Cela pourrait rebattre les cartes lors du second tour, le 27 juin.