Verstappen, météo, stratégies... Le Grand Prix de France valait le détour
Le GP de France de Formule 1, remporté par le Néerlandais, a longtemps été indécis
Du spectacle jusqu’au bout sur le circuit Paul-Ricard. Lors des deux derniers tours pleins de suspense, Max Verstappen a doublé Lewis Hamilton pour s’adjuger le Grand Prix de France de F1, dimanche, au Castellet (Var). Un scénario épique rendu possible, en partie, par les conditions météorologiques. Si la pluie menaçait, elle n’est finalement pas tombée durant la course. Mais les flots accumulés durant la nuit ont été suffisants pour changer l’adhérence de la piste.
« Les conditions étaient difficiles, ça nous a challengés », a reconnu Lewis Hamilton à l’issue de la course. « C’était très compliqué dans la voiture, a détaillé le Français Pierre Gasly, septième de la course. La pluie a fait un reset en termes de grind [adhérence], c’était très différent de ce qu’on a eu depuis le début du week-end. Tout le monde a été surpris par ça. »
Parti en deuxième position, Lewis Hamilton s’est retrouvé leadeur de la course bien plus tôt que prévu, après un freinage trop tardif de Verstappen dès le premier virage, l’obligeant à sortir hors piste. « Je ne crois pas avoir freiné beaucoup trop tard, mais j’ai perdu l’arrière, parce qu’il y avait beaucoup de vent », a précisé le pilote néerlandais. Mais l’écurie Red Bull a su vite réagir en tentant l’undercut – faire rentrer son pilote aux stands un tour avant pour profiter des pneus frais ensuite – lors de la première session d’arrêt. Une stratégie payante, puisque Verstappen est parvenu à reprendre la piste juste devant son meilleur ennemi.
« Pas aussi ennuyeux qu’on peut le dire »
« Je ne pensais pas que ça fonctionnerait si bien », a-t-il reconnu. « On avait gagné la position à cause de la faute de Max, et on a perdu la position à cause d’un mauvais calcul de l’undercut, c’est comme ça », a regretté, de son côté, Toto Wolf, le boss de Mercedes, au micro de Canal+. La course a d’ailleurs été une bataille stratégique entre les différentes écuries. Avec Red Bull, McLaren ou Aston Martin en vainqueurs, et Mercedes et Ferrari en vaincus. Si la stratégie initiale prévoyait un seul arrêt, la marque au taureau a surpris tout le monde en faisant rentrer Verstappen une quinzaine de tours après son premier arrêt, pour rechausser de la gomme jaune, plus performante. « On a poussé fort, et on a décidé de passer à deux arrêts et ça a bien fonctionné, s’est réjoui Max Verstappen. Le vent s’est calmé et la piste a donné plus de performances. » Après avoir dépassé Valtteri Bottas à la faveur d’une erreur du Finlandais, qui a encore montré qu’il ne pouvait pas être d’une grande aide pour son leadeur, Max Verstappen est revenu au fur et à mesure sur Hamilton. Et c’est donc dans l’avant-dernier tour que le jeune Néerlandais (23 ans) a réussi à dépasser assez sereinement son aîné, à la faveur du DRS (Système de réduction de la traînée), avant de filer vers sa troisième victoire de la saison. « On a une bonne voiture, mais pas assez rapide dans les lignes droites, a regretté Lewis Hamilton. Même avec une autre stratégie, ils auraient quand même gagné. »
Une course, qualifiée de « palpitante » par le boss de la Fédération internationale (FIA), Jean Todt, et qui a réjoui Éric Boullier, directeur du Grand Prix : « Comme quoi, le tracé n’est pas si ennuyant qu’on peut le dire. On s’attendait à une bataille, on n’a pas vu des dépassements à l’ancienne, mais c’était une très belle course. La FIA, les équipes, les spectateurs, tout le monde est content du spectacle. » De bon augure pour le futur du GP de France, après des éditions 2018, 2019 compliquées, et une édition 2020 annulée.