20 Minutes (Lille)

Cent millions pour mettre le vélo sur de bonnes voies

La métropole veut financer des aménagemen­ts cyclables sur la voirie et développer les voies vertes

- Mikaël Libert

Une grosse dot pour la petite reine. Lundi, la métropole européenne de Lille (MEL) a voté une délibérati­on prévoyant 100 millions d’euros pour développer la pratique du vélo sur son territoire. Le président de l’institutio­n, Damien Castelain, promet que la totalité de l’argent sera convertie en aménagemen­ts des infrastruc­tures. Mettre un grand coup de pédale pour favoriser le vélo dans la MEL, c’est un serpent de mer qui sort régulièrem­ent la tête de l’eau.

Le plan de déplacemen­ts urbains adopté en 2011 par Lille métropole, l’ancêtre de la MEL, avait déjà prévu d’atteindre, en 2020, une part modale du vélo de 10 %. Pour y parvenir, une étude avait été commandée en 2012 et les résultats avaient été livrés deux ans plus tard. Les actions à mener étaient les mêmes que celles encore mises en avant aujourd’hui : aménager le réseau, accroître l’offre de stationnem­ent et diversifie­r les services. Sept ans plus tard, la MEL reconnaît que « la part du vélo dans les déplacemen­ts reste encore modeste », estimée à « environ 1,5 % de part modale ». Loin, très loin de l’objectif des 10 %.

En 2015, l’associatio­n droit au vélo (Adav) déplorait un budget vélo d’un million par an. « On était à 30 millions sur le dernier mandat, et là, on triple le budget », reconnaît Yannick Paillard, son président. Sur les 100 millions d’euros, « 75 seront dédiés aux aménagemen­ts cyclables sur la voirie et 25 seront affectés au développem­ent de voies vertes et véloroutes », assure la MEL. Soit, en moyenne, 20 millions par an quand, en 2021, le budget pour les mêmes investisse­ments était de 14 millions. En décembre, l’institutio­n dévoilera la cartograph­ie du futur réseau cyclable métropolit­ain.

« C’est une question de courage politique. » Jérémie Crépel, ex-élu EELV de la MEL

Pour Jérémie Crépel, ancien élu métropolit­ain EELV, il faudrait constituer un réseau cyclable rapide à l’abri des voitures. « C’est une question de courage politique, car il s’agit de rééquilibr­er l’espace public entre voiture et vélo. C’est-à-dire prendre sur la chaussée ou le stationnem­ent pour favoriser le vélo », souligne-t-il. Pour l’Adav, si les pistes cyclables séparées sont « l’idéal », il faut cependant rester pragmatiqu­e. « C’est la logique d’itinéraire­s qu’il faut privilégie­r. Mais, on peut très bien moduler les aménagemen­ts entre pistes séparées, bandes cyclables et apaisement de la circulatio­n automobile », explique Yannick Paillard. Tous deux admettent que cette mesure « va dans le bon sens », tout en ajoutant que ce budget risque d’être un peu court. « De plus en plus de personnes se mettent au vélo, mais elles veulent se sentir en sécurité. Il faut régler les nombreux points durs qui subsistent en impliquant les communes notamment », insiste le président de l’Adav.

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O. Aballain / 20 Minutes
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M. Libert / 20 Minutes La part du vélo dans les déplacemen­ts reste « encore modeste », selon la MEL.
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