Les familles des Bleus assurent le show en tribunes, pour le pire et le meilleur
L’embrouille entre Véronique Rabiot et les clans Pogba et Mbappé lors de l’élimination de la France de l’Euro reste un phénomène plutôt rare dans le monde du football
La brouille dont tout le monde parle. Véronique Rabiot, la mère d’Adrien, le milieu de terrain de l’équipe de France, s’est pris la tête avec le clan Pogba, puis Mbappé, lors de l’élimination de la France contre la Suisse en huitièmes de finale de l’Euro 2021, lundi. Commencée sur la pelouse entre Pogba et Rabiot après la perte de balle du premier, à l’origine du troisième but Suisse, la prise de choux se serait poursuivie dans les tribunes entre la mère d’Adrien, Véronique, et le clan Pogba, selon L’Équipe et RMC.
Sur les images de TF1, on voit Véronique Rabiot invectiver un peu plus tard le père, puis la mère de Mbappé, leur reprochant le « boulard » de leur fils. Mais, selon les dernières infos, les frères Pogba ne seraient pas totalement étrangers à cette brouille, puisqu’ils auraient critiqué le niveau de jeu de Rabiot, deux rangs devant sa mère. Une ambiance électrique dans l’entourage des Bleus, qui fait tomber des nues Virginie Ramé, l’ex-femme d’Ulrich Ramé, ancien gardien de l’équipe de France, qu’elle a suivi lors de sa carrière internationale, à l’époque faste des Bleus, au début des années 2000. « J’ai vu cette embrouille [mercredi matin] et, franchement, c’est n’importe quoi, lâchet-elle. À notre époque, l’esprit entre les familles était toujours top, l’ambiance était très bonne. Il n’y a jamais eu de problème, ni de dispute. Chacun était à sa place, avec une certaine hiérarchie en fonction de l’ancienneté. Mais les nouvelles étaient toujours très bien accueillies et intégrées. » Avec près d’une trentaine d’années dans le milieu du foot, Virginie Ramé s’interroge sur le changement générationnel : « Entre nous, il n’y avait aucune jalousie. Nous vivions un rêve, donc on a pris tout ce qu’il y avait à prendre, sauf se prendre la tête. Tout était fait pour qu’on soit dans les meilleures conditions. » Après avoir longtemps rejeté cette idée, la Fédération française de football a pris conscience de l’importance du bien-être de l’entourage des joueurs. Au point de dépenser 15 000 € par match, lors de l’Euro 2016, pour faire venir et loger les femmes des joueurs, et payer des places pour dix proches de chaque joueur. Cousins, frères, agents… et autant de nids à embrouilles (lire l’encadré). « C’était déjà le cas à mon époque, tout était fait pour que tout le monde se sente bien, c’est sans doute la recette
« À mon époque, il n’y avait aucune jalousie […] Tout était fait pour qu’on soit dans les meilleures conditions. » Virginie Ramé
de la réussite », tempère Virginie Ramé. Une recette qui avait toujours bien fonctionné, jusqu’à cet Euro 2021. Cinq ans plus tôt, à l’Euro 2016, l’agent d’un ex-international se souvient d’une ambiance « bon enfant » dans la tribune réservée aux familles des Bleus : « Il y avait bien les frères Pogba qui faisaient le show et étaient un peu bruyants, mais ça n’allait pas plus loin ! » Ce même agent a, en outre, bien connu Véronique Rabiot, à l’époque du PSG : « C’est une “fracassée du bocal”, elle hurlait tout le temps en tribune, c’était hallucinant. Elle reprochait aux autres joueurs de ne pas donner assez souvent le ballon à son fils. » Un autre agent du foot français a, lui aussi, passé parfois des moments peu communs à ses côtés en tribune. « On va dire qu’elle n’est pas discrète et qu’elle est plutôt expansive. Volubile quoi (rires). » Pour ce même représentant de joueur, les grosses embrouilles en tribune « familles » sont finalement assez rares dans le foot pro et notamment en L1. Le père d’un international espoir nous certifie que dans tous les clubs où son fils est passé, il n’a jamais vu « de grosses querelles entre familles de joueurs ».
A Didier Deschamps donc, en chef de la famille équipe de France, de réconcilier tout ce beau monde avant la Coupe du monde au Qatar.