20 Minutes (Lille)

Jocelyn Gourvennec espère une relance des plus rapides au Losc

Le nouvel entraîneur de l’équipe de football de Lille espère relancer une carrière à l’arrêt depuis deux ans

- François Launay

Prenez note des gens qui sont sceptiques aujourd’hui et on se revoit dans un an. » Pour défendre Jocelyn Gourvennec, Patrick Rampillon ne s’embarrasse pas de précaution­s. L’ancien directeur du centre de formation de Rennes est resté proche du Breton qu’il a fait venir chez les Rouge et Noir dès ses 17 ans. Et il ne tarit pas d’éloges sur le successeur de Christophe Galtier au Losc, accueilli fraîchemen­t par des supporteur­s. « C’est un choix qui a surpris pas mal de monde mais Jocelyn a encore de belles lignes à inscrire sur son CV » promet Rampillon. Gourvennec a laissé plus de bons souvenirs que de déceptions, dans une carrière de coach commencée en 2008 chez les amateurs de la Roche-sur-Yon (DH). Après deux ans en Vendée, le jeune coach va réaliser des miracles à Guingamp, en passant en cinq ans du National à la Ligue Europa. Point d’orgue, une victoire en coupe de France 2014 contre le voisin rennais. Buteur en finale, Jonathan Martins-Pereira se souvient de ces belles années. « Jocelyn Gourvennec est un fin tacticien et il est au top niveau en termes de gestion humaine. Il tirait le meilleur du groupe avec les qualités de chacun. C’est ce qui a permis à Guingamp de renverser des montagnes », raconte l’ancien défenseur. Grand bosseur, adepte du 4-4-2, Gourvennec est aussi quelqu’un de mesuré. Sous ses ordres pendant trois ans à Guingamp (2010-2013), Charly Charrier a apprécié sa gestion de groupe : « C’est quelqu’un de très simple et de facile à vivre. Il est capable de vous dire les choses les yeux dans les yeux. Je ne l’ai jamais vu piquer de grosses colères ». Fan de rock anglais (Morrissey, The Smiths, Pixies, Arctic Monkeys, Placebo…), capable de concilier études de Staps et foot pro en début de carrière, Gourvennec dénote un peu dans un milieu assez conservate­ur. Curieux, le Breton a mis à profit ses deux dernières années sabbatique­s en passant un diplôme de manageur au CDES de Limoges tout en étant consultant pour Canal +.

Une mauvaise passe

En vogue et très coté sur le marché français après ses exploits guingampai­s, Gourvennec était redescendu de son piédestal à Bordeaux. Après une bonne première saison terminée à la 6e place en 2017, l’ancien joueur doit rendre son tablier en janvier 2018 après une série de mauvais résultats. Il tente aussi de rebondir à Guingamp mais il n’arrive pas à éviter la relégation du club en mai 2019 malgré une finale de coupe de la Ligue perdue contre Strasbourg. « Reynald Denoueix m’a dit un jour que le meilleur entraîneur est celui qui se trompe le moins, a déclaré l’intéressé, mercredi. J’ai fait des erreurs, évidemment, mais tous les entraîneur­s en font. Le tout c’est d’être lucide, de les analyser pour ne pas les commettre demain. » Un sens de la mesure dont Gourvennec devrait faire preuve une nouvelle fois à Lille.

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D. Charlet / AFP

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