20 Minutes (Lille)

Les fourniture­s scolaires gratuites ont bien fait leur rentrée

À Lille comme partout en France, c’est la rentrée des classes. Sauf que, pour les écoliers lillois du premier degré, il y avait une nouveauté : la gratuité des fourniture­s scolaires

- Mikaël Libert

Le principe de Jules Ferry à la lettre. À partir de la rentrée des classes 2021, les parents des écoliers lillois n’auront plus à mettre la main à la poche pour acheter les fourniture­s scolaires de leurs enfants. Un investisse­ment consenti par la ville pour favoriser l’égalité de tous les élèves. À l’école primaire Gounod, jeudi matin, les élèves ont donc reçu un kit de rentrée chacun. Épidémie de coronaviru­s oblige, les enfants des différente­s sections de l’école Gounod Lavoisier, à Lille, entraient par vagues successive­s pour « éviter le brassage », comme le préconisai­t la rectrice de l’académie. Dès 8 h 15, donc, parents et enfants arrivaient, les premiers ravis de retrouver un peu de liberté, les seconds heureux de revoir leurs amis.

Et sur le dos des petits, des cartables vides. Avec la trousse, c’était la seule chose qu’il fallait acheter, le reste étant désormais fourni par la ville.

« C’est mon fils qui a choisi son cartable et je lui ai laissé prendre le plus cher », reconnaît Alexandre, le papa d’un petit James de 6 ans. Pour lui, ce n’est pas tant l’économie réalisée qui est importante : « On a toujours peur de se tromper, de ne pas prendre les bonnes fourniture­s. On n’a plus ce souci maintenant », se réjouit-il.

Pour un autre papa, l’argument est plus ou moins le même : « Cette mesure nous soulage en termes d’organisati­on. On se retrouvait avec des listes énormes et il fallait passer du temps dans les centres commerciau­x », se souvient-il. Un « gain de temps » salué de manière générale par les parents.

Et comme l’avait promis Martine

Aubry, cet effort financier de la ville, chiffré à 600 000 €, n’est pas conditionn­é à la baisse ou la suppressio­n de l’allocation de rentrée scolaire (ARS). « On va l’utiliser pour financer l’activité sportive de James et lui acheter des vêtements », assure Alexandre. Deux postes de dépenses qui reviennent souvent dans le discours des parents. Pas d’achat d’écran plat avec l’argent de l’ARS pour ces familles lilloises malgré l’économie réalisée grâce à la mairie. La ville finance, mais ce sont les écoles qui choisissen­t les fourniture­s. « On nous a simplement demandé d’être les plus écolos et durables dans le choix des produits », explique la directrice de l’école, Christine Coget. Alors, lorsqu’il déballe son kit, Juliano découvre notamment une véritable ardoise et des craies ou encore un pot de colle rechargeab­le. Face à ces cahiers neutres à l’effigie d’aucun héros de dessin animé, on sent l’enfant sceptique. « Les parents sont déjà très concurrenc­és sur les vêtements de leurs enfants. Nous les déchargeon­s de ça pour les fourniture­s », insiste Martine Aubry. Louable, le principe « d’égalité » revendiqué par la maire de Lille a tout de même un goût un peu fade dans la bouche des enfants.

« Les parents sont déjà très concurrenc­és sur les vêtements de leurs enfants. Nous les déchargeon­s de ça pour les fourniture­s. » Martine Aubry

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 ?? M. Libert / 20 Minutes ?? Un budget de 600 000 € a été alloué aux 120 écoles maternelle­s et élémentair­es.
M. Libert / 20 Minutes Un budget de 600 000 € a été alloué aux 120 écoles maternelle­s et élémentair­es.
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