20 Minutes (Lille)

Une étincelle d’espoir pour la baraque à frites d’Erwin Wurm

Inauguré en 2013 entre les deux gares, « Bob » est à la fois une oeuvre d’art et une friterie qui a dû fermer

- Mikaël Libert

Cela fait presque une décennie que Bob, une oeuvre imaginée par l’artiste autrichien Erwin Wurm, a été installé place François-Mitterrand, à Lille. Sauf que Bob n’a pas été conçu uniquement pour le plaisir des yeux. À l’origine, il s’agissait d’une friterie. Faute d’exploitant, l’insolite food truck, propriété de la SPL Euralille, dépérit.

Sans être mauvaise langue, la place François-Mitterrand n’est pas le lieu de prédilecti­on des Lillois pour se promener. Cet espace terribleme­nt minéral, situé entre les deux gares, demeure le terrain de jeu des courants d’air et un lieu de transit pour les voyageurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que la SPL Euralille, qui aménage le quartier, et la Maison de l’architectu­re et de la ville (Waao) se sont creusé la tête pour dénicher le petit quelque chose qui rendrait l’endroit plus attrayant. Et ce petit quelque chose, c’était Bob. L’originale baraque à frites, installée au pied du tristement célèbre escalator de Lille Europe, a été inaugurée en 2013.

À force de communicat­ion, le lancement a été prometteur, mais les premiers exploitant­s ont vite déchanté. « Tout de suite, on a su que l’emplacemen­t était mauvais. Les gens étaient pressés et ne s’arrêtaient pas », se souvient Hugues Hochart. Malgré l’insistance du restaurate­ur pour déplacer Bob vers un endroit plus fréquenté, la SPL Euralille, propriétai­re, a toujours refusé. « En moyenne, on faisait 200 € de chiffre d’affaires par jour, ce n’était pas rentable et on a abandonné au bout d’un an », déplore-til. D’autres ont suivi et l’histoire s’est répétée.

Aujourd’hui, Bob est toujours au même endroit, sauf que plus personne n’y cuisine. La baraque à frites, faute d’entretien, se détériore et la nature commence à y reprendre ses droits. Artconnexi­on, l’agence qui a fait l’intermédia­ire entre la SPL Euralille et Erwin Wurm, se désole de cette situation : « C’est insupporta­ble de voir cette oeuvre dans cet état, il en va aussi de notre crédibilit­é auprès de l’artiste », assure Amanda Crabtree, la directrice. Selon Artconnexi­on, le contrat qui lie le concepteur au propriétai­re oblige ce dernier à entretenir l’oeuvre.

« C’est insupporta­ble de voir cette oeuvre dans cet état » Amanda Crabtree, d’Artconnexi­on

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M. Libert / 20 Minutes La friterie imaginée par l’artiste autrichien Erwin Wurm se dégrade.
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