20 Minutes (Lille)

Les piétons ne veulent plus marcher à l’ombre et souhaitent plus de protection

Un collectif publie le premier baromètre des « villes marchables » en France. Il met en avant les améliorati­ons demandées par les piétons

- Fabrice Pouliquen

Tout pour le vélo, rien pour la marche ? Alors que la France accélère ces dernières années sur le développem­ent des mobilités douces, les cyclistes bénéficien­t d’une grande partie des investisse­ments consentis. Au point de faire des jaloux parmi les piétons ? Le collectif Place aux piétons prévient ne pas être contre le vélo. Cela dit, « rien ne justifie qu’on parle aussi peu de la marche et des moyens de la promouvoir », insiste Anne Faure, présidente de Rue de l’avenir, l’une des trois associatio­ns membres. Mardi, le collectif a publié avec l’Agence de la transition écologique le baromètre* « des villes marchables». Au total, 68 510 questionna­ires ont été remplis et ont permis d’évaluer 200 villes.

« Ce premier baromètre nous conforte dans l’idée que la marche compte pour bon nombre de Français, indique Anne Faure. Parmi ceux qui ont pris le temps de répondre à une quarantain­e de questions, 62 % disent pratiquer tous les jours la marche, et 54 % affirment en faire leur mode de déplacemen­t principal (travail, courses, démarches administra­tives…). » Mais les marges de progressio­n sont importante­s. Les répondants étaient invités à s’exprimer sur la facilité ou non à se déplacer à pied dans leur commune, leur sentiment de sécurité, le confort de marche, etc. Place aux piétons en a tiré des notes sur 20, qu’il a ensuite fait correspond­re à huit catégories. De G à A + .

En moyenne, ces 200 villes se classent en catégorie D, avec des notes comprises entre 8,4 et 10, ce qui correspond à «moyennemen­t favorable». Les villes de moins de 5 000 habitants s’en sortent le mieux avec une moyenne de 10, qui leur permet de basculer dans la catégorie C («plutôt favorable»). Ça se gâte pour les villes de plus de 200 000 habitants, pour lesquelles le ressenti des marcheurs est « plutôt défavorabl­e » (catégorie E). Strasbourg et Rennes, classées en C, tirent la moyenne vers le haut. Marseille, rare ville classée en G, comme « très défavorabl­e », fait l’inverse. Au-delà du palmarès, le baromètre fait ressortir les principale­s améliorati­ons attendues par les piétons (lire l’encadré). Celle notamment d’avoir des cheminemen­ts piétons plus larges, bien entretenus et sécurisés, priorité no 1 demandée par les sondés, quelle que soit la taille de leur commune. La deuxième priorité exprimée dans ce baromètre est de « réserver l’usage des trottoirs aux piétons ». Place aux piétons entend désormais reproduire cette étude tous les deux ans et espère bien voir des élus s’emparer du sujet. * Réalisé en ligne du 7 décembre au 15 mars.

Les villes de moins de 5 000 habitants s’en sortent le mieux, avec une moyenne de 10 sur 20.

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K. Konrad / Sipa Le baromètre a permis d’évaluer 200 villes (ci-dessus, Lyon). Parmi les répondants, 62 % disent pratiquer tous les jours la marche, et 54 % affirment en faire leur mode de déplacemen­t principal.

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