Dans les coulisses de la future vente en jeton cryptographique du journal « 20 Minutes »
Dans le « Journal d’un NFT », «20 Minutes » vous raconte comment s’est préparée la vente en jeton cryptographique de l’un de ses quotidiens. Une première en France
Depuis plusieurs mois, l’acronyme est sur toutes les lèvres. « NFT » pour non-fungible token (jeton non fongible), c’est un objet virtuel (tweet, gif, mème...) à l’identité, l’authenticité et la traçabilité incontestables et inviolables grâce à un certificat répertorié dans une blockchain. Il s’agit le plus souvent de l’ethereum, dont la monnaie virtuelle (l’ether) est aussi connue comme la deuxième la plus importante après le bitcoin. Depuis mars, des oeuvres numériques sont vendues à prix d’or (lire l’encadré). Les médias s’y mettent. Même votre journal !
Avant de sauter à deux pieds dans cette aventure du NFT, la question de l’objet virtuel à mettre aux enchères s’est posée. Le premier tweet de l’histoire de 20 Minutes, le premier post Instagram, un tweet associé à un événement majeur de l’histoire française ? Finalement, l’idée de transformer l’un de nos journaux numériques en NFT s’est imposée. Ne restait plus qu’à choisir lequel mettre en valeur. La décision est venue des internautes, qui avaient à choisir entre huit éditions. Verdict : le supplément Futur, paru en version numérique en janvier 2020 et titré, « Les folles années 2020 », a reçu le plus grand nombre de voix.
Pour l’étape suivante, Manuel Valente, directeur scientifique de Coinhouse, acteur de référence en France, nous a donné quelques conseils techniques : télécharger MetaMask, un portefeuille logiciel de cryptomonnaie, récupérer ses ethers, qui « dorment » sur la plateforme d’achat et de vente Coinhouse, en transférer une partie sur notre portefeuille et connecter ce dernier sur Rarible, la plus grande plateforme de création et de vente de NFT. Mais, devant la case « je fixe un prix », un tas de questions sont restées sans réponse. Comment déterminer le prix d’un numéro spécial de 20 Minutes, un quotidien gratuit par essence ? Sept salariés du journal – rédacteurs, chef de service, éditeurs, chef d’édition, prépresse – ont participé à ce numéro. Chacun a travaillé entre 1 à 5 jours pour un total d’environ 2 600 €. Difficile de déterminer son coût réel, sa valeur sera déterminée par l’acheteur, à l’occasion d’une vente publique organisée au mois d’octobre. Problème, en France, la représentation numérique d’une oeuvre, parce qu’elle n’a pas de consistance physique et reste un bien meuble incorporel, ne peut pas faire partie, à elle seule, d’une vente volontaire aux enchères publiques. Fallait-il abandonner le projet ? Être hors la loi ? Ou contourner la loi ? Spoiler : 20 Minutes ne reculant devant rien, on a fini par découvrir Piasa, maison française de ventes réputée pour son inventivité et son audace...
En France, la représentation numérique d’une oeuvre ne peut pas faire partie, à elle seule, d’une vente volontaire aux enchères publiques.
Les belles affaires des NFT
Une photo de l’article « Buy this column in the blockchain » du New York Times, transformée en NFT, a été vendue 560 000 $ (474 000 €). En février, des « moments » forts de la NBA ont été vendus plus de 230 millions de dollars (195 millions d’euros). Sans parler de l’artiste Beeple, qui a vendu une de ses oeuvres NFT 69,3 millions de dollars (58,6 millions d’euros). Un record.