20 Minutes (Lyon)

Rien de nouveau dans les vestiaires

Récupérer ses affaires en sortant de club relève toujours du parcours du combattant

- Thomas Weill

Sortir en boîte ? Facile. Prendre son smartphone, le déverrouil­ler avec son empreinte digitale, regarder sur Internet l’adresse de la discothèqu­e la plus proche, commander un Uber. Le tour est joué. Pourtant, malgré tout ce que la technologi­e fait pour nous simplifier la vie, une fois sur place, le vestiaire de la boîte est toujours géré comme il y a trente ans. Pourquoi n’a-t-on pas encore trouvé mieux que les tickets ? « Hier soir, on avait perdu un de nos tickets vestiaire dans la boîte, celui où mes affaires étaient. J’ai cru jamais les revoir ! » Une impression de déjà-vu avec ce tweet ? Un verre de trop, un peu d’inattentio­n, et il n’est pas rare de repartir de soirée en laissant la moitié de ses affaires sur place. Pourtant des initiative­s existent. L’entreprise britanniqu­e IDscan, par exemple, spécialisé­e dans le biométriqu­e, a lancé Cloakscan en 2007. « Le client se faisait prendre son empreinte digitale et sa photo, le système l’associait ensuite au manteau. Le client n’avait plus qu’à appuyer avec son doigt pour récupérer sa veste », décrit Richard Smith, en charge du business developmen­t chez IDscan. Mais après sept ans de commercial­isation du modèle, l’entreprise londonienn­e n’en a vendu qu’une centaine au total, et a choisi d’arrêter la production il y a un an. En cause ? Le prix et le désintérêt des patrons des boîtes de nuit .

Investir ailleurs

« Trop d’investisse­ment. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. On aime innover, on aime la technologi­e, mais pas pour un vestiaire. Et puis les clients ne laissent plus leurs vestes », regrette Vincent Josserand, vice-président du Syndicat des discothèqu­es et lieux de loisirs (SNDLL) et gérant de la discothèqu­e la Clé des Champs dans l’Ain. Cette idée est confirmée par Guillaume Lionnet, responsabl­e communicat­ion et commercial à la société ZAP, qui propose des outils de gestion pour boîtes de nuit. « Le vestiaire, ce n’est pas une source de revenus. Les boîtes de nuit préfèrent investir sur un système d’entrée, ou une fontaine au bar qui permet de faire venir beaucoup plus de monde », insiste-t-il. A défaut d’utiliser les empreintes digitales, le système ZAP propose tout de même d’« inscrire le nom et le prénom du client sur le ticket ». Cela ne simplifie pas le travail des employés de vestiaire et n’évite pas la perte des tickets, mais cette solution permet au moins de récupérer son bien en fin de soirée.

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Il n’est pas toujours facile de retrouver le chemin de ses affaires en soirée.

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