Matisse s’expose aux Beaux-Arts
Le musée a fait jouer son réseau pour se faire prêter des oeuvres de l’artiste français
Un travail qui a nécessité deux ans et demi de préparation. Le Musée des beaux-arts de Lyon propose jusqu’au 6 mars une exposition consacrée au peintre Henri Matisse, présentant 250 de ses oeuvres. Parmi lesquels de nombreux dessins.
Convaincre les musées
«Nous avons eu la chance d’avoir pu approcher la famille de l’artiste. Ils ont accepté d’ouvrir leurs cartons et de nous prêter des dessins encore jamais montrés au public », explique Sylvie Ramond, la directrice du musée. La majorité des toiles, esquisses ou sculptures présentées proviennent des collections du Centre Pompidou, à Paris, de musées européens et américains tels que le Musée d’art moderne de New York ou le Musée d’art de Philadelphie. « Ce n’est pas simple de se faire prêter des oeuvres comme celleslà, reconnaît Isabelle Monod-Fontaine, l’un des commissaires de l’exposition. Matisse étant très célèbre, il y a des expositions sur lui chaque semaine dans le monde entier. Les musées sont énormément sollicités. Ils ne prêtent donc pas aussi facilement leurs oeuvres. » Ce qui a fait la différence? « La réputation » de l’établissement et « nos réseaux » , répond Isabelle Monod. Le musée a eu la bonne idée de consacrer par le passé une exposition aux surréalistes à New York ou aux artistes américains. Autre atout : « la solidité du projet ». « On a voulu, à travers cette exposition, montrer l’entrelacement entre les dessins et les toiles de Matisse, montrer le processus de création de l’artiste. Les grands musées accordent plus volontiers des prêts lorsque les projets sont réfléchis, travaillés et différents », ajoute Isabelle Monod. L’établissement lyonnais a aussi fait le pari de ne « pas présenter que des belles feuilles », portant une attention toute particulière « aux pages de carnet », précise Sylvie Ramond. Même « travail de persuasion » pour établir « une relation de confiance » avec les particuliers et les convaincre de prêter leurs pièces. Elles représentent d’ailleurs presque un tiers des oeuvres exposées.