A l’arrière, ils y vont pépère
Le Vendée Globe, ce n’est pas seulement les leaders Alex Thomson et Armel Le Cléac’h
Ils filent à toute allure dans les mers du Sud. Alex Thomson et Armel Le Cléac’h se tirent la bourre à l’avant du Vendée Globe pendant que les autres observent. Loin derrière, à 4 000 milles (6430 km), une tout autre course se joue. Du profil des skippers aux enjeux de la course en passant par l’ambiance à bord, 20 Minutes vous raconte « l’Everest des mers » vu de l’arrière.
Des bizuts et un vieil homme. Les skippers de peloton sont souvent jeunes et/ou inexpérimentés et disposent d’un petit budget. C’est le cas d’Alan Roura, Sebastien Destremau et Eric Bellion. Heureusement pour les néophytes, un vieil homme possédant à son actif une participation au Vendée Globe, Rich Wilson, s’est infiltré dans le groupe. Asthmatique et plus tout jeune (66 ans), l’Américain n’a plus les moyens de jouer des coudes avec les gros bras et se contente donc de tracer sa route en donnant des conseils aux jeunes loups. Sympa, le bonhomme.
Des objectifs différents. Eric Bellion a pour seul but de « faire le tour du monde », admet son directeur technique Matthieu Hacquebart. « Après, il n’est pas non plus venu pour faire de la croisière, mais il essaye de rester au contact avec les autres pour chercher une certaine émulation. La limite, c’est qu’il n’y va pas pour se faire mal. » Romain Attanasio est dans la même optique d’après sa compagne Sam Davies, 4e du Vendée Globe en 2009 : « Il cherche à vivre son rêve. »
Champagne et sono à fond. Dans le sillage du peloton, les excentricités ne sont pas rares. L’Irlandais O’Coineen a par exemple fêté le passage de l’Equateur en s’arrosant de champagne. Amedeo, lui aussi, sait faire la fête à bord pour garder le moral. Il n’est donc pas rare de le voir mettre la sono à fond au milieu de nulle part. « Fabrice a l’air plutôt détendu et de vraiment profiter d’être là, souligne Matthieu Hacquebart. Après, ça dépend des mecs. »
Un peloton solidaire. A l’arrière, pas question de se semer. On se serre plutôt les coudes pour ne pas se sentir trop seul. « Romain (Attanasio) échange par mail avec Rich (Wilson) et Eric (Bellion), indique Sam Davies. Ils se parlent souvent. C’est rassurant pour eux. » Même son de cloche chez Matthieu Hacquebart. « Les skippers communiquent plus entre eux qu’avec leur équipe. Pour eux, c’est mieux de parler avec des mecs qui vivent la même chose. Ils sont un peu les seuls à pouvoir se comprendre. » Le Vendée Globe, une course en solitaire, mais pas trop.