20 Minutes (Lyon)

Kimelfeld appelé à démissionn­er

En soutenant Macron, le chef du PS du Rhône a semé le trouble à la fédération

- Elisa Frisullo

Un vent de fronde souffle au sein du PS du Rhône. Ce week-end, plusieurs élus socialiste­s se sont étranglés en voyant dans Le Progrès le premier secrétaire de la fédération afficher son soutien à Emmanuel Macron (non affilié au PS), qui a quitté le gouverneme­nt pour se lancer dans la campagne à la présidenti­elle et refuse aujourd’hui de participer à la primaire de la gauche. Dans la lignée du sénateur maire PS de Lyon Gérard Collomb, qui affiche dès qu’il en a l’occasion son soutien total à l’ancien ministre de l’Economie, David Kimelfeld n’a pas hésité à tresser des lauriers à Macron, seul candidat, selon lui, « capable » d’être au second tour de l’élection. « Je ne suis pas dans la rupture avec mon parti, mais j’estime qu’il doit se transforme­r (…) On peut afficher ses conviction­s en respectant ses militants », a confié ainsi samedi celui qui, en janvier, devra organiser la primaire de la gauche. Une « imposture » selon le maire PS de Villeurban­ne Jean-Paul Bret qui appelle David Kimelfeld à « quitter sa place ». « En tant que premier fédéral, il est en charge d’organiser la primaire, d’en partager les valeurs. On ne peut pas vouloir être dedans et dehors, critiquer l’intérieur et défendre l’extérieur et vouloir quand même rester dedans. C’est une évidence », estime Jean-Paul Bret, dont les positions sont partagées par d’autres élus, à l’instar des députés Yves Blein et Pascale Crozon.

Un retrait annoncé

En guise de réponse, David Kimelfeld, injoignabl­e lundi, a adressé une lettre aux militants pour faire le point sur l’organisati­on de la primaire, confiée à une commission fédérale. « Si j’ai assisté à la mise en place de cette commission, je fais le choix aujourd’hui d’en confier la présidence à Brigitte Jannot afin qu’en aucun cas ma présence ne puisse être utilisée pour mettre en doute la sincérité du travail mené », indique-t-il, annonçant ainsi un retrait, pas une démission. Sans surprise, Gérard Collomb a volé au secours de celui qu’il a désigné fin août pour lui succéder en 2020. Le maire de Lyon a appelé « à l’apaisement ». « Pour ce qui est de la primaire, David Kimelfeld est suffisamme­nt responsabl­e pour l’organiser au mieux, indépendam­ment de ses propres choix. (…) C’est un homme de loyauté vis-à-vis du PS », a-t-il confié au Progrès, invitant chacun « à examiner lucidement les difficulté­s du PS et à en tirer les leçons ».

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David Kimelfeld a affiché son soutien à Emmanuel Macron samedi.

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