Cinq petits mois et puis s’en ira
Le mini-remaniement ne devrait pas avoir trop d’incidences sur la fin du mandat
Un remaniement qui ne change pas grand-chose. Après la démission de Manuel Valls, en lice pour la primaire de la gauche, Bernard Cazeneuve, un homme de confiance de François Hollande (lire ci-dessous), a pris les clés de Matignon, mardi, à la tête d’un gouvernement à peine remanié, qui ne dispose que de cinq petits mois de mandat.
Sur les 37 ministres et secrétaires d’Etat, seul un nouveau nom apparaît, celui de Bruno Le Roux, nommé Place Beauvau. Le nouveau ministre de l’Intérieur, a déclaré, lors de la passation de pouvoirs avec Bernard Cazeneuve, qu’il poursuivra « avec sa sensibilité d’élu » les « actions engagées ». Pour le reste, il s’agit d’un simple jeu de chaises musicales.
Jean-Marie Le Guen, soutien affiché de Manuel Valls, échange son portefeuille stratégique des relations avec le Parlement avec André Vallini, qui lui cède en retour le Développement et la Francophonie, moins prestigieux. Le reste du gouvernement demeure inchangé. François Hollande a beau avoir confié à ce nouveau gouvernement la mission de « préparer l’avenir » en investissant
La fin de la session parlementaire empêchera le gouvernement de lancer de nouvelles lois.
« massivement » dans l’éducation et la recherche ou pour le cadre de vie, les cinq prochains mois de l’exécutif ne devraient pas être bien remplis. La fin de la session parlementaire en février empêchera en effet le gouvernement de lancer de nouvelles lois, et devrait vider un peu l’agenda du nouveau secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement. Celui de Bruno Le Roux devrait être plus fourni, avec notamment la charge d’organiser les élections de 2017. Le président du groupe PS à l’Assemblée depuis 2012 voit sa fidélité récompensée. C’est « un élu extrêmement expérimenté, connaissant très bien les questions de sécurité sur lesquelles il a travaillé tout au long de sa carrière », selon l’entourage de François Hollande. Quoi qu’il en soit, Bernard Cazeneuve battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage à Matignon, détenu par Edith Cresson avec un séjour d’un peu plus de dix mois, entre 1991 et 1992.