20 Minutes (Lyon)

Un prof accusé de viols devant les assises

Eric Molcrette comparaît pour le viol et l’agression d’une trentaine de fillettes, jeudi

- Caroline Girardon

Aujourd’hui, il se dit « rongé par la culpabilit­é », déterminé à « présenter ses excuses ». Eric Molcrette, instituteu­r de 51 ans, sera jugé à partir de ce jeudi devant les assises de Savoie pour le viol et l’agression sexuelle d’une trentaine de fillettes, entre 2011 et 2013.

« Jeux du goût »

A la veille du procès, les familles « en colère », craignent un « geste suicidaire », rapporte leur conseil, Daniel Cataldi. Elles redoutent surtout que l’homme ne mette fin à ses jours, comme l’a fait l’ancien directeur de Villefonta­ine, mis en cause en 2015 pour des faits similaires. « Il tient à être là devant les parents, même s’ils n’entendront sûrement pas ses excuses », répond à 20 Minutes Olivier Connille, son avocat qui assurera sa défense au côté de son confrère Nicolas Paradan. Et d’ajouter que son client a reconnu les faits. Des faits inimaginab­les. L’instituteu­r demandait à ses élèves, qui avaient les yeux bandés, de lécher un produit afin de reconnaîtr­e la saveur de certains aliments lors de « jeux du goût ». « Le premier passage à l’acte transgress­if a eu lieu un jour, où il n’y avait plus de pipette. Il a utilisé son doigt pour leur mettre dans la bouche et ça l’a particuliè­rement troublé », raconte Olivier Connille. La suite s’est révélée insoutenab­le. L’instituteu­r s’est servi de son sexe qu’il trempait dans du sirop. Comment Eric Molcrette, un père de famille qui avait « une vie rangée » et « aucune condamnati­on », a-t-il pu commettre l’impensable? C’est ce que tenteront d’expliquer ses avocats, évoquant des « problèmes conjugaux » et « une addiction aux sites pornograph­iques », où il allait piocher des dizaines de milliers de photos. La défense compte jouer sur la corde sensible, mais les parties civiles risquent d’avoir du mal à entendre ces arguments. « L’essentiel est surtout de préserver les enfants, dont certaines n’ont pas encore conscience de ce qui leur est arrivé », contrecarr­e Daniel Cataldi. « Comment, à l’avenir, vont-elles pouvoir faire face à cette bombe à retardemen­t ? »

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L’enseignant, qui a reconnu les faits, doit être jugé à huis clos.

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