La fumée tue
La circulation alternée est privilégiée pour lutter contre la pollution, à l'origine de nombreuses maladies. Pourtant, des solutions plus efficaces existent.
Une décision prise en urgence en raison de l’accentuation du pic de pollution. Mercredi midi, le préfet du Rhône, Michel Delpuech, a annoncé la mise en place de la circulation alternée vendredi à Lyon et Villeurbanne, deux communes asphyxiées, comme plusieurs secteurs d’Auvergne Rhône-Alpes, par les particules fines depuis le 30 novembre. Cette mesure exceptionnelle, mise en place depuis mardi à Paris, n’était pas envisagée mardi dans le bassin lyonnais lorsque 20 Minutes a interrogé la préfecture à ce sujet. Les services de l’Etat s’attendaient alors à une légère amélioration de la qualité de l’air pour les prochains jours. Ils avaient également expliqué que la circulation alternée n’était déclenchée qu’en cas d’alerte 3 à la pollution, niveau atteint après quatre jours de dépassement des seuils (80 µg/m3). Du jamais vu à Lyon jusqu’alors, ce qui explique que la circulation alternée n’ait pas été une seule fois mise en place entre Rhône et Saône. Mais les données fournies par Air Rhône-Alpes, observatoire en charge de la surveillance de la qualité de l’air, ont changé la donne. « Compte tenu des prévisions qui indiquent que le seuil de 80 µg/m³ est susceptible d’être de nouveau dépassé le 8 décembre, le préfet vient de décider, par anticipation, que la circulation alternée se mettrait en place à Lyon et à Villeurbanne », a précisé mercredi la préfecture. Dès 5 h du matin, vendredi, seuls les véhicules (voitures, motos, scooters) dont le numéro de plaque est impair seront autorisés à circuler. Pour être efficace, la circulation alternée doit s’accompagner de la gratuité des TCL, mesure à laquelle la Métropole n’a jamais été favorable. Le préfet a donc « invité » mercredi le maire PS de Lyon Gérard Collomb à « mettre en oeuvre toutes les mesures permettant la gratuité des transports en commun ». Mercredi soir, les services de l’édile lyonnais ont indiqué « qu’à ce stade, la gratuité des TCL vendredi n’était pas envisagée ». La Métropole a par ailleurs expliqué qu’une heure gratuite de Vélo-V et de Bluely (voitures électriques) serait proposée aux usagers et a incité la population à utiliser la plateforme de covoiturage du Grand Lyon. Ces dispositifs risquent d’être vus comme des mesurettes par les habitants, nombreux ces derniers jours à réclamer sur les réseaux sociaux la gratuité des transports. Et à appeler les élus à protéger les personnes à risque.
«A ce stade, la gratuité des TCL n’est pas envisagée»
Gérard Collomb, maire de Lyon