Le cinéma oublie les réalisatrices
Après les festivals de Cannes et de Berlin qui se sont mobilisés sur la parité, c’est au tour du Festival des Arcs d’aller plus loin, avec une étude sur le rôle des femmes dans la production cinématographique entre 2012 et 2015. Une programmation Nouvelles Femmes de cinéma invite dix réalisatrices à parler de leur travail et des difficultés qu’elles ont pu rencontrer.
Payées 31,5 % de moins
Parmi les cinéastes présentes aux Arcs, Houda Benyamina, lauréate de la Caméra d’or 2016 pour Divines, donne à penser que la France est plutôt bien placée, avec 25 % de réalisatrices. Mais ces dernières restent 31,5 % moins payées que leurs homologues masculins, d’après une étude du CNC. En Europe, 17 % des réalisatrices en moyenne parviennent à concrétiser leurs projets. « Les choses évoluent trop lentement, comme si les financiers oubliaient que les femmes constituent 50 % de la population. Leur donner la parole serait tout simplement faire entrer le cinéma dans la réalité de la vie », martèle Sabina Guzzanti (Draquila : l’Italie qui tremble, 2010). Certains pays, comme la Suède et la Norvège, imposent des quotas dans les aides gouvernementales. « La victoire sera totale le jour où il ne semblera plus exceptionnel de trouver une femme derrière la caméra », rappelle la réalisatrice Deniz Gamze Ergüven (Mustang).
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