Stop Corruption se mobilise avant les élections
Le mouvement citoyen Stop Corruption se mobilise avant les élections
L’objectif n’est « pas de tout révolutionner ». Ils en sont conscients. Il s’agit surtout d’« éveiller les consciences petit à petit ». Le mouvement citoyen et apolitique Stop Corruption Lyon, qui se poste chaque dimanche après-midi place Bellecour, s’est inspiré des manifestations en Roumanie en février pour tenter pour dénoncer à son tour ce qui se passe en France et de faire évoluer les mentalités des électeurs.
Aucune consigne de vote
Indignée par les récentes affaires, Pascale a eu envie de s’engager. « Je rêve d’un monde plus juste, intègre où les hommes politiques ne sont animés que par l’intérêt général », argumente-t-elle. Vincent a eu le même réflexe après un « choc émotionnel », causé par « le dédain des personnes impliquées, gonflé par un sentiment d’impunité ». Pas question de stigmatiser tel ou tel candidat, ni d’appeler à voter pour un autre. « C’est simplement de dire que des élus corrompus, on en veut plus », martèle Guillaume de Chazourne, l’un des organisateurs. « Cela passe par la pédagogie », poursuit-il, conscient que la présidentielle française leur offre une tribune. « La plupart des passants que nous interpellons se disent démunis. Ils ne savent pas comment en tenir compte dans leur vote. Ils ne comprennent pas non plus qu’on peut en terminer avec le cumul des mandats et qu’il n’est pas obligatoire de réélire des hommes corrompus », constate Stéphane Sacquepée, un membre du mouvement. Et d’ajouter : « On voit qu’il y a un début de prise de conscience. Avant, les gens ne disaient rien lorsque des affaires éclataient. Ils continuaient de voter pour les mêmes élus. On espère insuffler un regard plus critique aux jeunes générations. » Le mouvement porte trois revendications : retirer l’amendement instaurant un délai de prescription de 12 ans pour les affaires de corruption, voter une loi citoyenne de transparence qui imposera aux élus de justifier toutes leurs dépenses et exiger le retrait immédiat de la vie politique des politiciens condamnés pour des « infractions occultes et dissimulées ».