Domessin, le village du principal suspect est « en émoi »
L’homme écroué pour l’enlèvement de l’enfant réside à Domessin
Aux regards en coin ou fuyants s’ajoute un avertissement aux journalistes : « L’auberge vous reçoit avec plaisir pour le café, repas ou autres, mais nous ne répondrons à aucune question. » En quelques heures à peine, Domessin a vu son calme perturbé. C’est dans ce village savoyard niché à quelques encablures des eaux verdoyantes du lac d’Annecy que réside l’homme suspecté d’avoir kidnappé la petite Maëlys dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 août, lors d’un mariage dans la commune voisine du Pont-de-Beauvoisin. Agé de 34 ans, il a été mis en examen dimanche pour enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de mineur de 15 ans, puis écroué. Il a reconnu que l’enfant de 9 ans est montée dans sa voiture, où les enquêteurs ont identifié l’ADN de la petite, mais niait toujours, lundi, l’avoir enlevée.
« Un climat de suspicion »
L’annonce a fait l’effet d’une bombe chez nombre d’habitants du village. « Cela crée un climat d’inquiétude et de suspicion à l’égard de nos voisins », lâche Sandrine, 40 ans. La mère de famille avoue « être mal à l’aise », même si elle n’a jamais entendu parler du suspect ni de sa famille. Elle a d’ailleurs modifié ses habitudes : « Aujourd’hui, je suis allée attendre mes enfants devant le portail de l’école plutôt que sur le parking, situé en contrebas. Ce matin, j’ai accompagné l’aînée à l’arrêt de bus et j’ai attendu avec elle alors que, d’habitude, elle y va toute seule. » La quadragénaire l’assure : « Le village est en émoi. Quand on voit que le suspect connaissait les mariés, on ne sait plus à qui faire confiance aujourd’hui (…). Désormais, il faudra redoubler de vigilance. » Jean-Pierre, lui, fait part de sa frustration de ne pas connaître la vérité ni de savoir où se trouve Maëlys. « On parle des attentats et du terrorisme, mais, dans un petit village tranquille comme celui-ci, des choses terribles peuvent aussi se produire. » A Domessin, peu connaissent le suspect, qui réside chez ses parents, dans une maison située à l’écart du centre. Mais Jean-Paul a côtoyé son père durant plusieurs années. « Nous avions chassé ensemble avant de se perdre de vue, se souvient-il. Si je ne connais pas du tout son fils, lui était un homme bien, une personne estimée de beaucoup de gens ici. »