Les salariés de GM&S attendent un nouveau pilote
Ils seront fixés sur l’offre de reprise de l’équipementier ce jeudi
Dernières heures d’attente pour les 277 salariés de GM&S. Ce jeudi, le tribunal de commerce de Poitiers se prononcera sur la seule offre de reprise de cet équipementier automobile installé à La Souterraine, dans la Creuse. L’entreprise GMD s’est engagée à conserver 120 salariés, ce qui conduira au licenciement de 157 personnes.
« Les portes se ferment »
Beaucoup trop pour la CGT, qui a multiplié les actions ces derniers jours en région parisienne. Les GM&S ont manifesté devant les usines de PSA et de Renault, les deux principaux clients de leur entreprise, notamment pour demander une amélioration des conditions de reclassement des ouvriers qui ne seront pas conservés. Mais la lassitude les guette. « On a l’impression que l’Etat et les constructeurs ferment toutes les portes, souffle Vincent Labrousse, délégué syndical CGT. Cela fait vingt ans qu’on bosse pour PSA et pour Renault, il n’y a pas de raison que nous soyons moins bien traités que leurs propres salariés. » Afin d’aider l’entreprise à redémarrer, les deux constructeurs automobiles se sont engagés à réaliser 22 millions d’euros de commandes par an (12 millions pour PSA, 10 millions pour Renault), au moins jusqu’en 2022. En outre, 15 millions d’euros doivent être investis pour moderniser le site. Enfin, GMD devrait racheter les murs de l’usine afin d’éviter d’avoir à payer un loyer. Mais, pour le comité d’entreprise de GM&S, l’offre de reprise « n’assure pas la perennité du site à long terme ». Le CE estime que les cinq ans de commandes garanties ne sont qu’un « délai de survie ». C’est pour cela que les syndicats affirment qu’ils continueront le combat, même après le jugement de ce jeudi. « Rien n’empêche Alain Martineau [le repreneur] de reprendre des gens, tant que les licenciements ne sont pas prononcés », souligne Vincent Labrousse. Un mince espoir, GMD s’étant montré inflexible sur le nombre de salariés qui seront repris.