La VOD fait la fête, le DVD fait la tête
Le support physique résistera-t-il encore longtemps face à l’offre dématérialisée?
Jusqu’à dimanche se tient la seconde édition de la Fête de la VOD. Treize plateformes* de vidéo à la demande passent le prix de location des longs-métrages à 2 € (contre 4,99 €). Alors que beaucoup le disent condamné, le marché du DVD ou du Blu-ray fait de la résistance, même si son chiffre d’affaires a baissé de 8,16 % en 2016. Qui consomme de la VOD en France? Selon Bruno Delecour, président de Filmo TV, il s’agit d’un public « relativement proche de celui de la TV payante, qui a entre 30 et 50 ans, avec des enfants et moins de facilités pour sortir ». « D’ici à 2020, le marché de la SVOD [par abonnement] comme Netflix ou MyCanal sera prédominant avec 40 % du chiffre d’affaires de la vidéo, 31 % pour le physique et 29 % pour la VOD », indique Jérôme Habauzit, directeur associé du Cabinet AQOA.
Treize millions de pirates
De son côté, le documentariste Jérôme Wybon constate que l’euphorie autour du DVD dans les années 2000 a disparu. « Ce qui intéresse désormais le public, c’est le flux. Il n’a plus besoin d’avoir 300 films chez lui. Avec le numérique, il obtient ses longs-métrages en deux clics. Le côté pratique va l’emporter sur tout le reste », analyse Jérôme Wybon. Et le sport national qu’est la piraterie vidéo en France (13 millions d’internautes s’y sont adonnés en 2016, selon l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) n’aide pas. « Le marché du Blu-ray va devenir un marché de cinéphiles technophiles, avec des gens qui ont du pouvoir d’achat pour de belles éditions », estime Jérôme Wybon. Pendant ce temps, les plateformes de VOD se préparent à déboucher le champagne. « Si l’on enregistre une croissance des transactions de 30 à 50 % durant quatre jours, on sera content », s’enthousiasme Bruno Delecour. VOD qui rit, DVD qui pleure? * Arte VOD, Canal VOD, Filmo TV, Fnac Play, Imineo, LaCinetek, My TF1 VOD, Nolim Films, Orange, France TV, SFR, UniversCiné, Vidéofutur.