Le préfet Comet fait ses adieux à la région
Limogé après l’attentat de Marseille, il a fait ses adieux jeudi
La voix chevrotante, le préfet du Rhône Henri-Michel Comet, limogé après l’attentat de Marseille, a fait ses adieux jeudi à ses collaborateurs. « Ma première pensée va vers les victimes sauvagement assassinées. Je partage la douleur des parents, des proches et des amis, lâchet-il au bord des larmes. Tout en restant à ma place, je partage cette douleur avec la sincérité du coeur. »
« Injonctions incohérentes »
Sanctionné pour avoir relâché Ahmed Hanachi, arrêté à Lyon deux jours avant le drame; puni pour ne pas lui avoir délivré d’obligation de quitter le territoire français, Henri-Michel Comet ne se dérobe pas. Il assume ses responsabilités sans chercher à se dédouaner, mais protège ses collaborateurs. « Ce qui vous est demandé est d’une exigence extrême. Vous y répondez avec beaucoup d’abnégation et avec les moyens qui vous sont donnés. » Devoir de réserve ? A aucun moment Gérard Collomb ne sera mentionné, ni Emmanuel Macron. Ni leurs prédécesseurs. Mais les piques sont là. « Vous, les agents de la fonction territoriale, vous portez avec intelligence l’Etat mais vous êtes obligés de déployer des politiques nationales dont les injonctions ne sont pas toujours cohérentes », appuie-t-il avant d’enchaîner dans un sanglot : « Ma vie préfectorale s’achève sous vos yeux. Mon uniforme pourra aller au feu. » Partant « sans amertume », « ni nostalgie », Henri-Michel Comet assure n’avoir « aucune colère ». « Politiquement il faut un responsable », admet celui qui « a servi toute (sa) vie l’Etat avec passion ». « J’ai commencé en tant que boursier, j’ai terminé préfet du Rhône », conclut-il.