Au tirage, les Bleus peuvent miser sur la chance à « DD »
Avant le tirage au sort du Mondial, Deschamps a toujours eu de la chance dans sa carrière
On espère de tout coeur qu’elle sera bien là, vers 16 h, à Moscou, pour poser sa patte sur le tirage au sort de la Coupe du monde 2018. « Elle », c’est la fameuse « chatte à DD », une expression un peu puérile et qui contredit les règles de la bienséance, mais qui fait désormais partie du langage commun des amateurs de foot. Depuis le début de sa carrière de joueur et surtout de coach, Deschamps est l’heureux bénéficiaire du petit coup de pouce qui va bien. « Didier a toujours eu de la chance. Je me demande d’ailleurs si, quand il est né, il n’est pas tombé dans un bénitier », disait Michel Platini à son sujet. Dernier fait d’armes en date : l’obtention d’une place de tête de série pour le Mondial 2018, après un alignement des planètes improbable lors de la dernière journée des qualif.
« La chance, c’est la capacité à créer un environnement favorable. »
Philippe Gabilliet
« Il rigole de ça, assurait son agent Jean-Pierre Bernès, quelques mois avant l’Euro. Les gens qui réussissent ont souvent un peu de chance. Mais il faut la provoquer. » Théorie validée par Philippe Gabilliet, professeur de management à l’ESCP Europe : « La chance, c’est la capacité à créer un environnement favorable, à gagner des concours de circonstances. » Pour cela, il y a quatre éléments indispensables, selon le conférencier : « Un état d’esprit d’ouverture, savoir recycler les aléas, toujours avoir l’intention de faire quelque chose et la réciprocité, qui permet à la personne d’être aussi une chance pour les autres. » Des mots qui peuvent paraître compliqués, mais qui collent parfaitement au profil du sélectionneur de l’équipe de France. Exemple, avec le recyclage des aléas. « Un chanceux est quelqu’un qui sait très bien se servir des phénomènes inattendus qui lui arrivent, qu’ils soient positifs ou négatifs », analyse Gabilliet. L’exemple le plus criant, avec DD, c’est l’histoire de la sextape. Benzema était le centre névralgique de son secteur offensif et l’écarter a d’abord été une contrainte. Puis un vrai choix, au profit de l’équilibre du groupe. Pareil à Monaco, en 2003, où il a vite rebondi après la grave blessure de Nonda, en recrutant Morientes. « Le chanceux ne l’est pas par nature. Ce n’est pas un mec assis au milieu du désert qui va attendre que quelqu’un passe le récupérer », conclut Philippe Gabilliet. Vivement 16 h.
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