Individualiste et altruiste, le paradoxe de Depay à l’OL
Souvent critiqué pour son individualisme, l’attaquant de l’OL est pourtant le meilleur passeur de son équipe cette saison
Depuis son arrivée à Lyon en janvier 2017, Memphis Depay a l’art de cultiver les paradoxes comme personne. Si l’ancien attaquant de Manchester United n’a pas encore réussi à convaincre Bruno Genesio et les supporters sur la durée, son bilan statistique est assez remarquable, avec 21 buts et 18 passes décisives en 63 matchs officiels joués avec l’OL. Son repositionnement dans l’axe semble parfaitement lui convenir si on en croit son bilan de trois buts et quatre passes décisives lors des deux dernières journées de L1, certes contre des mal classés (Toulouse et Metz). Autant l’international néerlandais se révèle soliste dans ses innombrables numéros de dribbles lorsqu’il est placé sur l’aile gauche, autant son jeu est plus épuré et spontané dans une position d’avant-centre. Après tout, celui qui se voit si souvent reprocher son manque d’investissement collectif cette saison est devenu, dimanche à Metz (0-5), le premier joueur d’un championnat européen majeur à délivrer quatre passes décisives dans le même match depuis Cazorla, il y a cinq ans avec Arsenal.
Plus collectif que Mariano?
Et si finalement l’intéressé n’était pas si individualiste que ça ? « Même au PSV, Memphis n’a jamais été un leader par la passe, indique Jean-Paul Rison, journaliste pour Eurosport aux Pays-Bas. Son égoïsme est quelque part une force, comme lorsqu’il rentre sur son pied droit pour marquer son but décisif contre le PSG (2-1). Et puis il ne faut pas oublier que contre Metz, deux passes décisives ont été sur corner. » Il n’empêche que le joueur de 24 ans est apprécié dans le vestiaire lyonnais. « Les gens ont tendance à retenir l’image de star de Memphis, note un partenaire. Il a un côté extravagant, mais c’est un bosseur qui fait par exemple plus jouer les autres que Mariano. »