20 Minutes (Lyon)

Handicap internatio­nal fête 35 ans d’action

L’ONG lyonnaise, créée en 1982, fête mercredi son 35e anniversai­re

- Caroline Girardon

L’idée est partie d’un énorme coup de gueule de deux Lyonnais. Deux médecins, Jean-Baptiste Richardier et Claude Simmonot, envoyés au Cambodge pour soigner le peuple khmer. Le manque d’aide apportée aux victimes des mines antiperson­nel les scandalise. L’idée de créer Handicap internatio­nal est née. Elle se concrétise­ra en 1982.

Un « retour en arrière »

Trente-cinq ans plus tard, l’associatio­n, qui fête mercredi son anniversai­re, est encore de tous les combats : en Syrie, au Yémen, à Mossoul ou en Colombie. Son credo : « Soigner les maux de la guerre et des catastroph­es naturelles. » Menant 341 projets à travers la planète, elle a été désignée en 2017 comme la 8e ONG la plus influente au monde. Mais manque encore de notoriété malgré le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné en 1997. Handicap internatio­nal est pourtant l’un des acteurs majeurs de l’urgence et du déminage. « Notre action ne consiste pas à déminer les autoroutes ou les aéroports, mais bien d’aider les villages pour qu’ils développen­t l’agricultur­e, l’élevage, précise Manuel Patrouilla­rd, le directeur général. Quand les territoire­s sont minés, vous ne pouvez plus cultiver, ni avoir de bétail et faire du commerce avec d’autres villages. Les routes sont interdites et vous êtes obligés de vous recroquevi­ller. » L’un des objectifs est donc d’aider les communauté­s à « réinventer un développem­ent économique » afin d’éviter les exodes. Car le nombre de réfugiés a explosé : 65 millions aujourd’hui contre 50 millions lors de la Seconde Guerre mondiale, qui était pourtant le record. Comme le nombre de personnes tuées ou blessés par les mines antiperson­nel. Plus 150% entre 2013 et 2016. « Un retour en arrière inacceptab­le » selon l’associatio­n, soucieuse de rappeler qu’il existe des règles internatio­nales comme le traité d’Ottawa et la Convention d’Oslo, interdisan­t les armes à sousmuniti­on. Mais le constat est implacable. « 92 à 97 % des bombardeme­nts concernent désormais des civils », poursuit Manuel Patrouilla­rd. Contre 66 % lors de la Seconde Guerre mondiale et 5 % entre 1914 et 1918.

 ??  ??
 ??  ?? Manuel Patrouilla­rd (à droite), dirige désormais Handicap internatio­nal
Manuel Patrouilla­rd (à droite), dirige désormais Handicap internatio­nal

Newspapers in French

Newspapers from France