Les secrets de fabrication des films Polaroid
Le site d’Enschede aux Pays-Bas, où sont fabriqués les films pour les appareils photo instantanés, a ouvert ses portes à « 20 Minutes »
Il faut rouler encore 150 km après Amsterdam pour arriver à Enschede. Au coeur des Pays-Bas, cette ville de 156000 âmes abrite depuis 1954 l’usine d’où sortent les films pour appareils photo instantanés Polaroid. Une centaine de personnes y travaille encore aujourd’hui. Et dix de ces employés ont même connu la firme avant la débâcle de 2008. « A l’époque, nous pouvions produire jusqu’à 50 millions de boîtes de films Pola par an. Aujourd’hui, nous tournons à 4 millions», confesse l’un d’eux. Pas moins de 35 matériaux sont nécessaires pour créer chaque feuille. Tenue secrète, la recette des films Polaroid Originals a dû être réinventée en 2009 par les repreneurs du site (lire
ci-dessous). Parmi ces ingrédients, certains pigments coûtent 10 000 € le kg ! Des petites mains en blouse blanche les associent au gramme près dans le laboratoire. Au premier étage du bâtiment, six machines fabriquent avec une impressionnante dextérité chaque feuille photo. Toutes sont ensuite glissées par dix en chambre noire dans les cassettes en plastique que l’on insère dans les appareils photo Polaroid. Pas moins de 35 matériaux sont nécessaires pour créer chaque feuille, sans oublier le « Pod », la partie basse de la future photo. Cette zone blanche que l’on croyait uniquement destinée aux légendes des clichés n’intègre pas moins de 30 ingrédients actifs. Ecrasés entre deux rouleaux, ce sont eux qui servent de révélateur à l’image lorsqu’elle est éjectée. Le temps semble s’être arrêté sur des engins de métal vert qui effectuent leur inlassable travail comme jadis. Certaines machines, encore à l’arrêt, attendent que gonflent les commandes, dont beaucoup viennent de France. C’est que, explique le patron, Oskar Smolokowski, « des geeks aux artistes, il y a en France un important vivier de gens amoureux de la photo et notamment de Polaroid ».