Une plainte déposée par un usager contre des agents de TCL
Un usager a porté plainte contre des contrôleurs et explique avoir été agressé pour un ticket donné
Lorsqu’il fait le récit de l’agression, il n’est « pas en colère », mais encore « sous le choc ». Joshua (prénom d’emprunt) a porté plainte contre quatre agents TCL, auxquels il reproche des « violences volontaires en réunion » perpétrées contre lui, à Lyon le 21 juin. Ce matin-là, Joshua, 27 ans, prend le C18.
«Les agents affirment que l’usager a trébuché tout seul en s’enfuyant. »
Keolis
Arrivé à l’arrêt Les Esses, des contrôleurs montent dans le véhicule pour vérifier la validité des titres de transport. Joshua est en règle. « Le contrôle s’est bien passé, jusqu’à ce qu’on entende le ton monter entre les contrôleurs et un voyageur qui n’avait pas de titre », rapporte l’usager. Joshua décide de donner son ticket au fraudeur. Un geste vu comme « un délit de solidarité » par Keolis et passible d’une amende. « Je l’ai fait pour que le problème soit réglé et qu’il puisse bénéficier de mon ticket, encore valable, sans être verbalisé. Je me suis dit que ça me ferait du bien de rentrer à pied. » A sa descente du bus, deux agents lui agrippent le bras, dit-il. « Ils me serraient fort. Ils m’ont dit : “Tu veux faire un délit de solidarité, on va t’apprendre” », peut-on lire dans la plainte qu’il a déposée. Puis « deux autres contrôleurs sont arrivés, ils m’ont entraîné de force sous l’arrêt de bus puis l’un des d’eux m’a attiré vers lui et m’a fait un croche-patte », raconte-t-il. Joshua tombe au sol, se relève rapidement et s’enfuit. Le médecin qui l’ausculte constate sur lui une contracture paracervicale, des contusions et des dermabrasions sur le bras, le coude le poignet et la lèvre. Depuis, ce Lyonnais a raconté son histoire sur Facebook. Son post a été partagé et vu un millier de fois. « Je témoigne pour que cela n’arrive plus. Ces gens n’ont pas un travail évident. Mais qu’est-ce leur direction leur demande pour être aussi violents pour un ticket de bus à 2,20 € ? » Joint par 20 Minutes, Keolis a indiqué que, pour l’heure, aucune plainte n’est parvenue à la direction. « Mais son message étant viral sur les réseaux, une enquête interne a été menée », précise-t-on. Les agents ont été reçus en entretien et ont livré une version bien différente. « Ils donnent la même version du début, mais ils contestent les violences et affirment que l’usager a trébuché tout seul en prenant la fuite. » Les témoins qui ont assisté à la scène et l’exploitation de la vidéosurveillance devraient permettre à la police de corroborer ou d’infirmer les versions de chacun.