Notre région a bien du talent
Outre l’hégémonie de l’OL, la région Auvergne-Rhône-Alpes a historiquement été essentielle dans le développement de la discipline
Douze titres de championnes de France, cinq Ligues des champions, sept Coupes de France, le tout depuis la saison 2006-2007… Même s’il fait figure de réussite absolue sur la scène nationale comme européenne, l’OL n’explique pas à lui seul l’énorme attrait de la région Auvergne-RhôneAlpes pour le football féminin. « Notre Ligue fait figure de locomotive pour la discipline, explique Cécile Locatelli, ancienne joueuse internationale de l’OL. C’est une terre de football féminin. Il y a toujours eu une volonté de le développer, que ce soit par exemple à Caluire ou au FC Lyon. » Titré à quatre reprises en D1 dans les années 1990, notamment avec Cécile Locatelli en défense, le FC Lyon a été rattaché à l’OL depuis 2004. Cinq ans plus tard, une autre initiative a donné un important coup de boost à la région, à savoir la création à Vaulxen-Velin (Rhône) du premier pôle espoirs français (avec Liévin dans le Pas-de-Calais) pour les jeunes footballeuses. Vingt-trois joueuses choisies dans toute la région (mais aussi jusqu’en Bourgogne et en Paca) bénéficient d’horaires aménagés, au lycée Robert-Doisneau de Vaulx, afin d’avoir cinq entraînements par semaine et une séance de musculation.
Quatre clubs engagés en D2
« La région avait été ciblée pour un pôle espoirs, car il y a bien un important vivier, constate Cécile Locatelli, directrice de cette structure. Depuis l’apparition de ce pôle, on peut constater que l’équipe de France a remporté trois championnats d’Europe U19, un Euro U17 et a été vicechampionne du monde U20. » Pas forcément un hasard. Chaque année à la lutte avec la région Ile de France en termes de nombre de licenciées, la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes a vu son total augmenter de près de 80 % entre 2015 et 2018 (de 12 093 à 21585). Si l’OL est le seul club de la région dans l’élite, Yzeure, Croix de Savoie Ambilly, Grenoble et l’ASSE sont tous en D2. Ces deux derniers, professionnels chez les garçons, développent en profondeur leur section féminine. « Nous avons au total dix équipes [140 licenciées] à partir des U7 et nous nous appuyons sur une structure d’école de football et une section sportive au collège et au lycée, explique Jérôme Bonnet, entraîneur de l’équipe de D2 stéphanoise. Nous tendons vers le haut niveau comme les garçons avec par exemple cinq entraînements par semaine pour les U18 et U19. » Préférant refuser des joueuses « afin de privilégier l’aspect qualitatif », la formation de l’ASSE comptait la saison passée huit filles dans les sélections de jeunes de l’équipe de France, comme Mylène Chavas et Coralie Digonnet (U20), ou encore Candice Gherbi (France B). L’avenir des Bleues pourrait ne pas dépendre uniquement de l’OL.