La caserne passe au crible les émotions de ses visiteurs
Test Cette brigade expérimente un système qui permet d’évaluer les émotions des visiteurs
A l’entrée de la gendarmerie d’Irigny, près de Lyon, une caméra passe le visage des visiteurs au peigne fin. Les images ne sont pas enregistrées. Il s’agit de capter les émotions du public à l’arrivée dans la caserne. Depuis l’été, cette brigade est la première de France à expérimenter un système d’évaluation de l’état d’esprit du public accueilli. Qu’ils viennent pour un renseignement, pour porter plainte ou pour pointer dans le cadre d’un contrôle judiciaire, tous ceux qui poussent la porte voient leur humeur décryptée de manière anonyme. Un dispositif mis en place gratuitement par la société DC communication, spécialisée dans la transformation digitale, pour mesurer la qualité de l’accueil fourni au public. « Cette caméra lit en direct le visage de la personne et va être capable de déterminer son émotion », explique le lieutenant Bertrand Dubois, commandant de la brigade. Le système analyse les sept points d’émotions du visage, par exemple la joie, tristesse, la peur ou le mépris.
« L’algorithme va tourner pour mesurer ces émotions et faire ressortir la plus présente », détaille Rémy Millescamps, PDG de DC communication et réserviste dans la gendarmerie. « Au moment de partir, les personnes sont invitées à répondre à un questionnaire de satisfaction sur une tablette numérique. En croisant ces données, on peut savoir si un visiteur qui est arrivé la mine renfrognée est reparti soulagé après avoir été accueilli par nos services », précise le lieutenant Dubois.
A la caserne, la caméra est bien plus qu’un gadget. « Les gendarmes voient que leurs efforts envers le public peuvent être récompensés par un retour statistique favorable », ajoute-t-il. Si ce test se révèle concluant, le dispositif pourra être étendu à d’autres casernes.