Bolsonaro sifflera la fin de la corruption, selon ses partisans
Brésil Grand favori, le candidat d’extrême droite a remporté la présidentielle
« Je n’y crois pas, c’était lui. » Dimanche matin, au bord de la plage de Barra da Tijuca, à Rio, deux retraitées pleurent à chaudes larmes. Elles viennent d’apercevoir Jair Bolsonaro, alors grand favori du second tour face à Fernando Haddad, le candidat du Parti des travailleurs (PT) de l’ex-président Lula. Et depuis élu (lire l’encadré).
«Un Brésil sans corruption»
Le candidat d’extrême droite à la présidentielle brésilienne, qui vient de voter, rentre chez lui dans un convoi de voitures de la police fédérale. Après un temps d’hésitation, Jair Bolsonaro finit par sortir de sa voiture blindée pour saluer la foule devant sa résidence. L’accueil est digne de celui d’une rock star, ça crie « Mito » – « Mythe », le surnom donné par ses partisans – ça klaxonne, le tout dans une ambiance de stade de football. Pour la plupart de ses partisans, le plus important, c’est de se débarrasser du PT qui risque, selon eux, de transformer le Brésil en Venezuela ou Cuba. « Vous êtes vénézuélien ? Non ? Alors ça va, sinon je vous aurais tapé », prévient Ivanete, une femme de ménage de 48 ans originaire du Para, Etat pauvre du nord du Brésil. « Pour nous qui souffrons le plus, quelqu’un d’honnête et qui ne vole pas comme Bolsonaro doit changer cette merde », pestet-elle avant de rejoindre une troupe de mamies en tee-shirt à l’effigie de Bolsonaro.
Elles viennent d’acheter cet accoutrement chez Pablo et Catarina. « On en a vendu plus de 1 000 depuis le début de la campagne et au moins 400 rien que ce week-end », sourit Catarina. Ana Rayssa et Erico, en vacances à Rio, repartent avec une demi-douzaine de ces tee-shirts. Pour la jeune femme, Bolsonaro « représente un Brésil sans corruption » avec les meilleures propositions « pour la famille et la sécurité publique ». Quid de ses débordements racistes, homophobes et misogynes ? «Bolsonaro dit beaucoup de conneries, mais il a un bon coeur », estime Roberto. Lui qui avait voté pour la candidate écologiste Marina Silva à la dernière présidentielle est pragmatique : « Le Brésil a besoin de Jair Bolsonaro. Mais, s’il échoue, on s’en débarrassera dans quatre ans. »